dimanche 27 décembre 2009

Transduction amoureuse (Ande)



Le vélo est l’école du vent.
On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.

Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.


Le vent amoureux

Le baiser est l’Éole des lèvres.
On compte deux sortes de zéphyrs amoureux : la brise objective et le souffle relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du coeur et le second est l’œuvre de l’amoureux tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus l’entiché fabrique du courant d’Amour.

L’aquilon du coeur est celui qui nous vient en pleine face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’Amour et la tendresse. Le jour où vous arrive une grande peine de coeur bien complexe dans la tête, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous pelotonnez dans ses bras et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte de vous pour repartir et aller vagabonder de nouveau.

Jeu de la conversation téléphonique (5)

La deuxième proposition de notre invité, Alain, à partir de la moitié de départ:

- Il marchera derrière ?
- Evidemment. Jamais devant.
- Lequel est le garde du corps, le chauve ?
- C’est l’autre.
- Il aura un gilet pare-balles ?
- En bois.
- C’est pas vrai ! ça alors ! Et par où il doit passer ?
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Alors je pourrais peut-être me placer un peu en biais, côté sortie
- Ne fais pas ça, malheureux.
- C’est pourtant comme ça que j’ai procédé pour le Niçois, souviens-toi …
- Je t’en suis vraiment redevable.
- En tout cas, pas d’erreur possible, j’ai sa photo.
- T’as pris le zèbre ?
- Au moins dix fois, avec le Nikon, zoom 300 mm
- Il tire un peu sur les côtés.
- Tu rigoles ! c’est vraiment l’appareil utilisable par tout le monde, « sauf les aveugles, ça va de soi » !
- Quel rapport avec Brassens ?
- T’as raison, restons sérieux ; j’aimerais bien d’abord explorer les lieux tout à l’heure une dernière fois.
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Et pour…l’opération, si on disait le premier lundi qui vient ?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Tu n’es pas pressé de voir la une des journaux !
- L’éloge funèbre ?
- Ouais ! avec la photo du client !
- Sur le dos ? Haha ha.
- Cette perspective n’a l’air de ne t’attrister qu’à moitié.
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Oui, les deux : ton flingue et ton chargeur. Pas de risque de fichier, pas de marques distinctives ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Le tarif est un peu plus élevé que pour le Niçois, mais, bon, tu comprends….
- Ça monte, normal
- Et puis toi, tu préfères faire appel à des pros, pas vrai ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ça n’empèche pas que certains, pros ou pas, n’ont pas de principe ! J’appelle ça des méchantes gens.
- Ça m’écœure !
- Avec moi, c’est réglo ! D’ailleurs, depuis l’affaire de Monaco, tu sais que …
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- T’inquiète pas, bientôt ses héritiers pourront ranger son gilet dans la penderie à ce fumier ! Un gilet en bois ! La vache !
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Je te trouve bien sensible ! Il n’aura pas le temps de gueuler, rien à craindre. Il faudra combien de temps pour rentrer à la villa ?
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Au fait , c’est bien Fredo qui conduira, hein ? Parce que moi, depuis avant hier, il ne me reste plus un seul point sur le permis !
- Merde !

vendredi 11 décembre 2009

Jeu de la conversation téléphonique (4)

La conversation de départ dont seule une moitié avait été livrée:



- Eric, c’est moi… le spectacle commence dans dix minutes. Je ne trouve pas l’entrée des artistes. Tu m’as bien dit que la porte était sur l’arrière ?
- Evidemment. Jamais devant.
- Ben là, je suis devant la porte jaune et elle est fermée.
- C’est l’autre.
- Quelle autre ? Il n’y a qu’une seule porte ici. Une porte jaune en métal.
- En bois.
- Mais elle est où ta porte en bois ?
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Je crois que je vais passer par l’entrée principale.
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Je sais, c’est l’heure où ils ferment les portes au public, mais je commence à avoir froid, moi. Quelle idée, aussi, d’accepter de te remplacer au pied levé…
- Je t’en suis vraiment redevable.
- Oui, je sais, Tarzan, c’est dur à jouer avec une jambe dans le plâtre… Mais ce costume n’est pas vraiment ce qu’on fait de mieux au mois de décembre.
- T’as pris le zèbre ?
- Non, la panthère, le slip en zèbre était mité.
- Il tire un peu sur les côtés.
- La prochaine fois, essaie de me refiler un rôle plus habillé… je ne sais pas, moi… Cheetah ? J’aurais l’impression de jouer « gare au gorille » plutôt que ta comédie musicale à la mords moi le..
- Quel rapport avec Brassens ?
- Je disais ça juste comme ça. Il faut que je me dépêche, là… Ah, voilà une porte en bois. C’est tout vert.
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Je parlais de la couleur. Attends… oui, c’est bon, elle s’ouvre. Et après ? Là, je suis devant un ascenseur. J’appuie sur quel bouton?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Faudrait savoir. Quel étage ? J’appuie sur le « 2 ». J’espère que c’est bien le chemin vers les loges…
- L’éloge funèbre ?
- Très drôle ! Tu te rends compte que je vais rater le lever de rideau, perdu dans les méandres d’un théâtre minable de banlieue, avec seulement un slip de Tarzan sur le dos.
- Sur le dos ? Haha ha.
- J’ai l’impression que ça ne te contrarie qu’à moitié de ne pas jouer ce soir… Je me trompe ?
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Oui, je suis arrivé dans les coulisses. Il y a du bruit, la salle a l’air pleine… tu entends, derrière ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Ouh là là, ça y est, j’ai le trac…
- Ça monte, normal..
- T’as pas peur, toi, avant d’entrer en scène ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ecoute, là, il va falloir raccrocher. Il y a déjà Josiane qui me fait des grands signes paniqués. Et puis Sylvain, le « metteur en chant », comme il dit lui même.
- Ca m’écœure !
- Tu y vas fort, après tout, c’est lui qui me fait bouffer ce mois-ci. Il a accepté tout de suite que je te remplace, quand même.
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Quoiqu’il en soit, faut que je m’entraîne encore une fois à passer de liane en liane avec une seule main, parce que j’étais pas vraiment au point, à la générale…
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Aaaaaaayayaaaaaaaaa Yayayayaaaaaaaaaaaaaaa. Impressionnant, hein ?Avec un organe comme celui-là, ils voudront me garder, même après ton retour, fais gaffe ! Aaaaaaayayaaaaaaaaa Yayayayaaaaaaaaaaaaaaa.
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Du plâtre, oui… haha ha. Allez, salut, vieux, je te rappelle demain pour te raconter.
- Merde !

Je de la conversation téléphonique (3)

La réponse de Cécile à la moitié de départ:

- Allo ! Je t’ai vu dans le train, tu étais dans le wagon de queue.
- Evidemment. Jamais devant.
- Tu étais drôlement encombré, tu as acheté un Buffet ?
- C’est l’autre.
- Ah, je confonds toujours. Je veux dire : tu as acheté un Dubuffet ? Tu as fait chauffer ta carte bleue dis donc ! Tu n’as pas fait un chèque au moins…
- En bois.
- Oh non ! C’est encore moi qui vais intercéder auprès du banquier, comme si je n’avais que ça à faire. En plus je me demande comment je vais le coincer, monsieur Sinistrose.
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- C’est pas discret discret, je ne vais jamais pouvoir l’impressionner dans un lieu aussi passant.
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Oui, figure toi que je n’ai pas tellement le choix, ce ne sont pas mes charmes qui l’intéressent tellement. Je vais le menacer de lui péter un genou. Ou si tu préfères, je lui envoie Jessica.
- Je t’en suis vraiment redevable.
- J’espère bien ! Enfin c’est l’après-midi, Jessica ne travaille pas. Je vais lui offrir un petit quelque chose, sinon elle va me encore faire de l’hystérie, je la connais.
- T’as pris le zèbre ?
- Non, j’ai pris le panthère, elle aime mieux. C’est plus classe pour un legging.
- Il tire un peu sur les côtés.
- C’est qu’elle le remplit bien, c’est tout, à l’endroit où le dos r’semble à la lune.
- Quel rapport avec Brassens ?
- Tu ne vois vraiment pas ? Je te fais un dessin ou je t’envoie chez l’ophtalmo ?
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Tu n’es pas vraiment en position d’être cynique, tu vois. Non, à ton avis, lequel lui fera le plus plaisir ? Une fringue ou un parfum ? Parce que c’est bientôt Noël, aussi.
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Le deuxième, le zèbre, ou le troisième sur la liste, c’était Nuit de Chine.
- L’éloge funèbre ?
- C’est pas parce que tu as des comptes à rendre dans le XIII ème que tu dois accabler tout ce qui a l’air un peu pékinois. Tu ne m’aides pas beaucoup, elle va te rendre service, et à cause de tes trafics la pauvre n’a plus rien à se mettre.
- Sur le dos ? Haha ha.
- Oui, sur le dos. Qu’est-ce que tu t’imagines. J’en ai marre de tes sous-entendus, de tes airs de n’y toucher…
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Ils vont bientôt arriver. Tu es sûr que tu n’as pas gardé un peu d’argent à gauche ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- C’est malin. Si on n’était pas là, tu n’aurais plus qu’à boursicoter comme un minable père de famille. Au moins tu consulterais ton iphone pour autre chose que connaître le cours de la météo.
- Ça monte, normal..
- T’as pas l’impression que c’est un peu indécent, tous ces gadgets, là, de geek qui n’en peut plus mais, alors que tu nous manges sur la tête.
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Mais c’est dégoûtant ! Alors pour toi, il n’y a pas de famille qui tienne, pas d’amis, rien que de l’intérêt partout ! Mais c’est bientôt Noël, Jean, réagis !
- Ca m’écœure !
- C’est facile, d’être écoeuré, dans ta situation, tu t’en sors bien. Et c’est pour qui, ce Dubuffet ?
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Oui. Le costume de bandit t’est un peu trop large quand même, mon petit. Tu n’as pas la carrure, c’est Jessica qui porte la culotte à ta place.
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Quoi le cri ? Ah non, ne compte pas sur moi en février, Munch et la Norvège, c’est pas mon rayon, et puis c’est un sacré budget, cette fois. Ça se prépare, et sérieusement.
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Oui, en effet. Tu me mets au pied du mur aussi. Mais essaye d’être à l’heure pour le réveillon, et puis n’oublie pas les huîtres, hein !
- Merde !

Jeu de la conversation non-téléphonique (2)

La réponse d'Ande à la moitié de départ:


- Hello, t’as réussi à te garer facilement ? Pas sur le bateau j’espère !
- Evidemment. Jamais devant.
- Pas trop difficile de conduire sans ton bras gauche ?
- C’est l’autre.
- Ah ! excuse-moi ! Ces prothèses en silicone sont si bien faites maintenant !
- En bois.
- Comment ça en bois ! Tu vas pas me dire que c’est du bois ! Ben mon vieux, c’est super bien fait ! Bon, mais pose donc ton sac dans le couloir !
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Si tu veux. Dans le couloir ou entre la baie vitrée et l’escalier, c’est égal. Bon, je vais nous préparer un petit remontant des familles avec du curaçao !
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Pourquoi donc ? T’aimes plus le curaçao ? Ah oui, j’oubliais, t’es devenu allergique le jour où Katie t’as quitté. J’me souviens que ce jour là, t’as bu 53 cocktails d’affilés, j’ai même dû t’amener aux urgences !
- Je t’en suis vraiment redevable.
- Dans ton délire tu me posais la même question sempiternellement !
- T’as pris le zèbre ?
- Oui ! c’est ça ! T’as pris le zèbre. Je suppose que tes souvenirs de safari avec ta Katie te taraudaient. Bon, mais comment tu fais avec ta prothèse, ça doit être coton - que j’suis drôle ! - de tenir un fusil pour abattre des zèbres. Comment fais-tu maintenant ?
- Il tire un peu sur les côtés.
- Tu continues à chasser avec un fusil qui tire sur les côtés ? Fais gaffe ! c’est dangereux ! et gare aux gorilles !
- Quel rapport avec Brassens ?
- Chais pas ! rapport au fusil, aux animaux ! Bref, tout ça quoi ! Bon, j’ai que du curaçao à la maison. On va s’en jeter un au bistrot à côté, si c’est ouvert ?
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Quel verre je prends ?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Ah bon ! Tu veux être aux premières loges pour une super beuverie !
- L’éloge funèbre ?
- Toujours aussi drôle ! pourquoi pas celle de ta concierge que t’as dans le pif !
- Sur le dos ? Haha ha.
- Ouais, sur dos en plus ! Allez on le vide ce verre avant que les footeux arrivent pour la troisième mi-temps ?
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là ?
- Non, pas encore ! Tu les as repérés ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Eh dis-moi, c’est normal, je commence à voir double ?
- Ça monte, normal.
- Faut dire j’en suis bien à mon quinzième verres ! T’as l’habitude de picoler, toi ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ben moi, ça dépend pas de ça du tout !
- Ca m’écœure !
- J’vois pas pourquoi ! Tiens, rappelle-toi l’hosto !
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Ouais, je sais, tu l’as déjà dit, n’en rajoute pas ! Dis, j’espère que les peintres sont des bolides ! ARRRGHH !
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Ouais, chai plus c’que j’dis ! Depuis kankonéla ?
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- J’en chuis ravi tu chai ! et bourré auchi !
- Merde !

Jeu de la mi-conversation téléphonique (1)

Jeu propagé par les Papous dans la tête: il s'agit de reconstituer la moitié manquante d'une conversation téléphonique.

Voici la moitié suggérée par Sandrine à ses accolytes:

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- Evidemment. Jamais devant.
-
- C’est l’autre.
-
- En bois.
-
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
-
- Ne fais pas ça, malheureux.
-
- Je t’en suis vraiment redevable.
-
- T’as pris le zèbre ?
-
- Il tire un peu sur les côtés.
-
- Quel rapport avec Brassens ?
-
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
-
- Prends le deuxième… ou le troisième.
-
- L’éloge funèbre ?
-
- Sur le dos ? Haha ha.
-
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
-
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
-
- Ça monte, normal..
-
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
-
- Ca m’écœure !
-
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
-
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
-
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
-
- Merde !


Cliquer ici pour voir la proposition d'Ande, ici pour celle de Cécile et pour voir la conversation originale.

mardi 17 novembre 2009

Besoin de vélo-2 (Cécile). Transduction.

Besoin de techno

La techno est l’école du temps.

On compte deux sortes de temps technicistes : le temps objectif et le temps relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du techniciste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est abscons, plus le techniciste détruit du temps.

Le temps du monde est celui qui nous tient en place. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l'apathie et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand temps mort bien installé dans la carte mère, rien ne vaut un technicien aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le téléphone et aller à la hot-line à votre tour.


Packard 4-Bell, Besoin de techno, Treuil, 2001.

Besoin de vélo (Cécile)

Besoin de vélo

Vent cycliste Classement duel Vent objectif
Vent relatif

Vent mécanique Vent autoréférent Cycliste rapide
Cycliste éolien

Dans la face
Ou contre
Prendre amitié
Ça souffle
Fait froid
Brrr
Solidarité

Epaules protectrices Cachette confortable Dépassement complice
Vent nordique

mardi 27 octobre 2009

Besoin de vélo - 3 (Sandrine) - transductions


Texte de départ: voir ici


Transduction du voleur:


Le vol est l’école de la vie.


On compte deux sortes de gredins : le voleur objectif et le voleur relatif. Le premier est celui que fabrique le vol à la tire et le second est l’œuvre du gredin tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le gredin fabrique du vol.


Le larcin de sa vie est celui qu’il commet de jour. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que la feinte et la fuite. Le jour où vous prenez un grand gredin du nord bien installé dans son métier, rien ne vaut des jambes à la foulée rapide. Vous vous faîtes petit derrière lui et vous attendez que ca passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous serrer la Rolex et partez en courant avant que ce soit votre tour.


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Transduction du linguiste:



La linguistique est l’école de la déclinaison.


On compte deux sortes de déclinaisons : la faible objective et la forte relative. La première est celle que fabrique la mécanique du masculin hors norme et la seconde est l’œuvre du pluriel seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est fort, plus le pluriel fabrique de la déclinaison.


L’irrégularité du pluriel est celle qui nous fond en bouche. Contre elle, je ne connais pas d’autre remède que l’apprentissage et l’exercice. Le jour où vous apprenez une langue du nord bien installée dans la déclinaison, rien ne vaut une liste dans un large cahier. Vous vous faîtes petit derrière lui et vous attendez que ca rentre. Plus précisément, vous attendez qu’il soit plein pour vous rabâcher le génitif et le mémoriser à son tour.



Besoin de vélo - 1 (Sandrine)


Texte de départ (proposé par Zazie) :


Le vélo est l’école du vent.

On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.

Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.

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Ce texte tritouillé selon la contrainte du prisonnier libéré:

Le tut-tut à pédale ou la page d’Eole à la baguette.

Quelque houle fait que la pédale glapit: la houle plaquée ou la houle fidèle à l’objet défigé. La houle plaquée file tout de go, fille du Haut; la houle de l’objet, elle, déduit du pédalage. Itaque: hâte pédalée = belle houle galopée.

La houle galaktique pique le bide. Je pèle, je gèle, paquet pathétique de la guibole? J’appelle du doigt l’épaule bâtie à la Lego du pote Guy et je tâte, poli du pied, Guy à la tête du peloton. Ou plutôt, je double Guy qui, à la queue du duo, bafouille „Faut qu’t’y go!“, et je dépote, tout à la pédale.

Besoin de vélo 2 - caviardage (Sandrine)


Texte de départ (proposé par Zazie)

Le vélo est l’école du vent.

On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.


Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.


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Caviardage



Le vélo est du vent.

Deux sortes de vents
objectif et le vent
Le monde et le cycliste tout seul
Son rapide, plus le vent
Le monde est de face
Contre lui, je ne connais pas la solidarité
grand nord dans la pipe, rien aux épaules
Vous derrière ça passe
Plus il s’écarte au charbon à tour.
Paul, Besoin, il, 00.

jeudi 15 octobre 2009

99 notes préparatoires à l’acte de lire (Sandrine)



D'après les notes préparatoires de FF


1. Il était une fois…
2. S’asseoir plutôt que de rester debout.
3. Au cas où la lecture dure plus longtemps que prévu initialement.
4. Eventuellement se surélever les pieds, comme le suggère Calvino dans Si par une nuit d’hiver…
5. Mais ceci n’est pas une obligation.
6. L’essentiel est que la position soit assez confortable pour oublier son environnement immédiat.
7. Eteindre la télévision et d’une manière générale, limiter les perturbations extérieures.
8. Bien disposé ?
9. Un article de presse et n’importe quel roman ne se lisent pas indifféremment.
10. Pour bien préparer sa lecture, commencer par apprendre à lire.
11. Choisir l’ouvrage qui correspond à son état d’esprit avec soin.
12. La note 11 découle de celle qui la précède.
13. Un peu étrange d’écrire ces notes pour se préparer à lire…
14. A moins que ce que l’on se prépare à lire dans ces 99 notes ne soit en réalité ce texte que l’on est en train de rédiger, soit ces 99 notes mêmes.
15. Ce qui tendrait à confirmer que l’écriture précède la lecture, comme l’existence précède l’essence.
16. La lecture serait-elle par conséquent l’essence de l’écriture qui, elle, permettrait d’exister ?
17. Lire : italienne. Livre : sterling.
18. Lire peut aussi être turque (pas seulement dans le cas de vers turcs)
19. La valeur d’une lire turque à ce jour est de 0,480201033 euros.
20. L’information contenue dans la note 19 est vraisemblablement provisoire et n’a qu’un rapport lointain au propos annoncé de ces 99 notes préparatoires à l’acte de lire, mais vous l’avez lue quand même.
21. « Tireécrire » ne signifie rien en français. « Tirelire », si.
22. Lire dans le noir est tout aussi difficile que d’écrire dans l’obscurité.
23. Existe-t-il une « machine à lire » ?
24. Si lire, c’est « déchiffrer », écrire serait donc « chiffrer », où « chiffrer » voudrait dire taire au plus grand nombre ?
25. Lire à haute voix n’est pas le contraire d’écrire à voix basse.
26. Ceux qui prétendent lire l’avenir feraient mieux de nous dire qui l’a écrit.
27. Virginia Woolf affirme dans son Journal d’un écrivain que « C’est écrire qui est le véritable plaisir, être lu n’est qu’un plaisir superficiel ». Qui a peur de cette citation ?
28. Ça doit être pénible de lire en se référant à chaque signe du texte à la pierre de rosette. Surtout un livre en forme de pyramide gigantesque.
29. Ecrire sur les lèvres ? Mais celles de qui ?
30. Avoir une tête de lecture ne signifie pas automatiquement que l’on a une tête d’écrivain. Pour plus de précisions, voir « tourne-disque ».
31. Lire du bout des yeux comme Barbara aimait du bout du cœur.
32. Se laisser happer ou non.
33. On peut lire dans le métro autre chose que des poèmes de métro.
34. Lire comme action plus passive que l’écriture ?
35. Bouquiner, feuilleter, parcourir, dévorer sont les synonymes de « lire » proposés par ce logiciel de traitement de texte.
36. La liste précédente n’a vraisemblablement pas la prétention d’être exhaustive. Si tant est qu’une liste puisse avoir quelque prétention que ce fût.
37. Lire la concordance des temps est plus aisée que de la manier à l’écrit.
38. Lire en diagonale. Pourquoi pas en hypoténuse ?
39. Pour lire, certains ont besoin de lunettes, jamais de soleillets.
40. Le terme « lire » figure certainement dans de nombreux libellés d’examens.
41. Lesen : lire. « Die Lese » : la récolte (la vendange du raisin, par exemple). C’est un peu comme « lire » et « lie » (de vin) qui n’ont rien à voir ensemble non plus.
42. Le verbe feuilleter rappelle l’arbre à l’origine du papier.
43. Peut-on feuilleter un arbre généalogique ?
44. Peut-on lire en arborescence ?
45. En tout cas, on peut lire dans un bois.
46. Un livre peut faire plus d’une livre, ou moins. Comme quoi…
47. Même un ouvrage en plusieurs volumes n’a qu’une aire… de repos.
48. Oiseau-lire, prête-moi ta plume pour écrire un mot.
49. Lire pour savoir enfin dans quel état j’erre.
50. Dans « l'oiseau-lyre », il y a deux L.
51. L’ « oiseau-lyre » a deux L de géant qui l’empêchent de marcher.
52. Le livreur de pizza n’a pas besoin d’être féru de littérature.
53. On puet lire asusi qaund il ya des fuates de farppe.
54. Lire est une anagramme de lier et écrire de récrier. A quoi cela peut-il bien servir ?
55. Je glisserais bien là une contrepèterie mais aucune ne me vient à l’esprit. (et pourtant certains chercheront)
56. Lire une note préparatoire avec la même anxiété qu’autrefois les notes sur une copie.
57. Lire en chantant 99 notes de musique.
58. Remonter l’oreiller qui a tendance à glisser dans le dos.
59. Est-ce que lire en louchant prend deux fois plus de temps ?
60. é-crire à un candidat avant, peut-être, de l’é-lire
61. Lire sur un écran implique d’avoir une main de libre pour la souris. La lecture tactile.
62. Passer ses doigts sur un texte en Braille et ne pas se rendre compte que c’est un texte.
63. Pourquoi relire les classiques ?
64. Tiens, la note 63 ferait un titre intéressant. A noter.
65. Peut-on tout lire ? Oui, mais pas devant n’importe qui.
66. Lire un SMS, une BD, un acte de DC ou un roman de KPDP.
67. Les trois mousquerables, par Victor Dumas.
68. Le propre de la littérature n’est-il pas de ne pas crier gare ?
69. Pourquoi n’existe-il pas de littérature d’aéroport, même au XXIe siècle ?
70. Commencer un livre ne signifie pas la même chose du point de vue du lecteur et de celui de l’auteur.
71. Faut-il annoter dans la marge ou dans un carnet ?
72. Emprunter un livre et ne plus vouloir le rendre.
73. Une table de chevet sans livre paraît bien nue.
74. Un livre vous manque et tout est dépeuplé.
75. Je n’ai jamais traversé Paris à la recherche d’un vêtement. D’un livre, si.
76. Que sent un livre électronique ?
77. Je n’ai jamais googlé Rousseau, sûrement la faute à Voltaire.
78. Les Contemplations sur une puce ? Mouais…
79. Un livre de poche, comme une lampe.
80. Relire les 79 notes préparatoires à l’acte de lire qui précèdent plutôt que d’écrire directement la suivante ?
81. Finalement non.
82. Peut-on se souvenir du tout premier texte que l’on est parvenu à déchiffrer ?
83. Lire un mot étranger à la française et ne remarquer qu’au bout de quelques millièmes de seconde que c’est un mot étranger.
84. Lire un mot français à l’étranger et ne remarquer qu’au bout de quelques millièmes de seconde que c’est un mot français.
85. Lire de soi comme on peut rire de soi.
86. Absorbé par la lecture, mais pas ingurgité.
87. L-I-R-E s’épelle comme se prononce « Elie erre euh » ou encore « Et lierre » en insistant un peu sur les voyelles, avec un accent du sud de la France.
88. Essayer à haute voix après avoir lu la note 87.
89. Le mouvement des yeux n’est pas le même selon qu’on lit de la prose ou des vers.
90. Lire distraitement.
91. Lire et relire maintes fois le même paragraphe sans toujours rien comprendre.
92. Lecture en Z qui fait que c’est la publicité en bas à droite de la page qui retiendra notre attention.
93. Lec-ture évoque en allemand « leck Tür », soit « lèche porte ». Quel intérêt ?
94. Ne pas se souvenir du tout d’un livre qu’on sait pourtant pertinemment avoir déjà lu.
95. Pas envie de lire.
96. Cligner des yeux parce que les lignes se mettent à danser.
97. Lutter contre la fatigue pour savoir le fin mot de l’histoire.
98. Lire tout, tout le temps, sans s’en rendre compte, y compris ce qui est inscrit sur les emballages du petit déjeuner et même du papier toilette.
99. Refermer le livre.


lundi 5 octobre 2009

Petite morale élémentaire portative (Cécile)


Train vide Train lent
Blanc
Gare grise Rue sale
Braque

Pourtant toi ici
Ailleurs ailleurs
Loin, non?
Tout loin

Porte close Porte refermée
Claque.

dimanche 27 septembre 2009

Morale Elémentaire Portative (Ande)


Rêves torrides Evasions multiples
Distance
Songes éphémères Echappées belles
Concordance

Ombres de vie

Désirs ...
Ici

Equilibre instable Chaos calme
Fair-play

lundi 24 août 2009

99 notes préparatoires au geste de lire (Cécile)

99 notes préparatoires au geste de lire

  1. Lire est essentiel
  2. S’endormir sans avoir lu est une aberration.
  3. De là à dire que lire est soporifique…
  4. Pâlire, c’est se sentir un peu Phèdre à la vue d’un livre.
  5. Est palissade tout rempart à l’acte de lire : paresse, enfant turbulent, autrui, panne de courant.
  6. Le geste de lire inclut la nécessité de la lumière.
  7. Lapalissade : lire les Lumières, c’est lire tout court ?
  8. Lire Cioran, c’est éteindre la lumière ?
  9. Eteins la lumière.
  10. Lorsque le geste de lire est constitutif de la mémoire, est-ce qu’on peut dire qu’on a une mémoire livresque ou que la lecture est tellement intégrée qu’on est lecteur avant que d’être homme ?
  11. Ceci est une note de bonne foi, lecteur.
  12. J’écris en la vivant le livre de ma propre vie, et je ne le lis jamais. C’est peut-être pour ça que je me permets autant de clichés et de redondances.
  13. Lire, c’est écrire un peu.
  14. Ecrire, c’est lire un peu.
  15. Et relire alors ?
  16. La lecture a horreur du vide.
  17. Je ne parle même pas du dos des paquets de céréales.
  18. Est-ce que lire sans conscience est la ruine de l’âme ?
  19. Appelez moi « acropole », tout de suite.
  20. Se sent-on romanesque en lisant des romans, poétique en lisant des poèmes, tragique en lisant des tragédies, essayé en lisant des essais, moderne en lisant des modes d’emplois ?
  21. Avant de lire des romans fleuves, on peut lire des nouvelles rus ?
  22. Essayer Fénéon.
  23. Nulla dies sine lectura.
  24. On dit, grâce à Umberto Eco « traduttore traditore », mais ne dit-on pas aussi, selon la célèbre contrepétrie berrichonne : « Lector, lector » ?
  25. Je déteste Pennac et son Comme un roman. Si je veux, je lis !
  26. Se préparer à lire. Comment faire ?
  27. Lire c’est choisir de ne pas lire. De ne pas tout lire.
  28. Passer la lecture à la machine, est-ce que c’est passer un livre à la moulinette ?
  29. Est-ce que je lirais de la même manière avec des lunettes ? Pas sûr.
  30. Lire à saut et à gambade.
  31. La cécité n’est pas une excuse.
  32. Dans « la lecture » de Renoir, l’une a l’air de s’amuser, l’autre fronce les sourcils. Elles lisent Martine à la ferme ?
  33. Se faire faire la lecture, c’est aussi lire.
  34. Emma est tombée amoureuse plus de ses romans que des vrais Léon et Rodolphe.
  35. Alors on est amoureux d’un livre ?
  36. Alors on peut faire une grande marche pour un petit livre ?
  37. Alors on peut se battre pour un Livre ?
  38. Et après, on dit que ça délivre.
  39. et le délire d’hercule Furieux, ça se soigne en arrêtant de lire ?
  40. Et le roi [lir], ça va mieux sur la lande ?
  41. Où est-ce que j’ai lu qu’une femme peut avoir plus de sept orgasmes successifs ?
  42. Où est-ce que j’ai lu que les mille pattes n’ont pas mille pattes en fait ?
  43. Où est-ce que j’ai lu que si on veut on peut ?
  44. Après Léthé, on commence à pâlire.
  45. La preuve, juillet aout, pic de lecture sur la plage.
  46. Le plaisir de retrouver , au choix, du sable, ou une herbe, ou une petite bête écrasée entre les pages du livre, en novembre.
  47. Qui lira ces notes préparatoires ?
  48. Qui a lu jusqu’à cette note préparatoire ?
  49. non, la lecture ne se délecte pas toujours. Voir Musso.
  50. Demander à ceux qui ont lu Musso.
  51. Lire la musique, et ne rien entendre. La preuve qu’on n’est pas musicien.
  52. Lire une notice de montage Ikéa, et ne rien comprendre. La preuve qu’on n’est pas bricoleur.
  53. Lire une notice de montage Ikéa, et ne rien comprendre. La preuve qu’on n’est pas tout à fait modelé par le grand suédois.
  54. Lire son nom affiché en bleu sur l’écran luminescent, et avoir soudain le cœur décroché.
  55. Ne pas lire la note suivante.
  56. Lire son nom affiché noir sur blanc sur la liste des recalés, et avoir une journée de foutue.
  57. Lire son nom affiché noir sur blanc sur la liste des virés, et se préparer quelques mois difficiles.
  58. Ne pas arriver à lire la signature sur cette carte postale de corse : qui est-ce, H^$m ?
  59. Ne lire que des cartes postales.
  60. Ne lire que des SMS, est-ce que c’est encore lire ?
  61. Le roman par SMS, c’est écrit sur le pouce, c’est le « Keitai roman ».
  62. Plus rien à lire.
  63. Le sentiment atroce d’avoir encore tout à lire, rien lu jusque là, et que toute la vie n’y suffira pas.
  64. Et avec tout ça, lire le dos des paquets de céréales.
  65. Vite, un Schopenhauer et un Lexomil.
  66. Ne pas lire cette note.
  67. Lire absolument cette note.
  68. Lire en buvant, c’est courir le risque de brouiller les pistes.
  69. Attention avec Ellroy, on peut finir en mille morceaux.
  70. Attention avec Melville, on se dessèche d’abord et puis on boit trop.
  71. Attention avec Carroll, on finit par ne plus jamais souhaiter un anniversaire à la bonne date, et puis par s’endormir dans une tasse de thé.
  72. Sensation un peu mesquine lorsqu’on lit un roman étranger moyen, d’accuser le traducteur d’avoir mal traduit, alors qu’on est peut-être un lecteur moyen.
  73. Lire la tête hors de l’eau.
  74. Ecrire une note préparatoire à la lecture, c’est retarder la lecture.
  75. Le blanc entre les signes, comment ça s’appelle ? Le bloc de blanc ?
  76. Relire la note 30.
  77. « Oui mais moi madame je dé-tes-te lire, alors votre Balzac… »
  78. Chez le libraire : « Vous avez Antigone de la Nouille ? »
  79. Vous avez lu « Thérèse Ramequin » ?
  80. Vous avez lu « l’Insoutenable légèreté de l’être », de Touré Kounda ?
  81. Plus rien à écrire.
  82. On peut lire avec un point de côté ;
  83. on peut lire en trempant des madeleines.
  84. On peut lire dans son bain, et doubler le volume de son livre en une seconde. Avis aux tireurs à la ligne.
  85. Authentique.
  86. Lire des petits papiers, même de verre et même le matin, ça dérange.
  87. Lire un billet.
  88. Dans le « Chiendent », Théo lit les verbes forts, et ses cernes se creusent.
  89. Oui.
  90. C’est fou.
  91. Vous êtes en train de lire une ligne tirée.
  92. – Mais elle est folle, personne n’est allé jusque là.
  93. Face à la lecture, on est toujours seul.
  94. Lire à plusieurs.
  95. Lire à deux.
  96. Et si on se trompe et qu’on lit à l’envers ?
  97. Sans doute : le palindrome.
  98. Seul moyen de vraiment arrêter.

vendredi 31 juillet 2009

Devinettes Grand- Singe.

Jeu pour l'été.
Saurez vous reconnaître ces titres de romans?


Lul-tar-bur tand-goro. (un roman de Vian)
Dan yo. (un roman de Queneau)
Rem tand-utor (un roman américain)
Dan jar. (un film de Godard).

Réponses en commentaire, à ne pas lire si vous cherchez un peu.

99 notes préparatoires à l'acte de lire (Ande)



1- Il signifie au figuré : pénétrer quelque chose d’obscur ou de caché.
2- On lit parfois pour s’instruire … souvent pour s’amuser.
3- On peut aussi lire la musique.
4- Comprend-on toujours ce qu’on lit ?
5- Suivre des yeux ce qui est imprimé n’est pas toujours lire !
6- On n’est souvent pas assez critique face à ce qu’on lit.
7- Pour lire le bonheur dans les yeux de quelqu’un, faut-il en avoir appris l’alphabet ?
8- Bouquiner sur la plage, à l’abri d’un parasol : le rêve.
9- Lire c’est prendre le pouvoir !
10- Se relire est une activité nécessaire mais non suffisante, encore faut-il avoir écrit quelque chose d’intéressant.
11- On ne dit plus : « que nous eussions lu », c’est dommage !
12- Etymologie du mot lecture : Latin : lectura, de lectum, supin de legere, lire.
13- « ça se laisse lire ! » veut souvent dire que ce n’est pas palpitant.
14- Que signifie au juste : « lire à livre ouvert » ?
15- « Il va falloir qu’un jour je me décide à lire les livres que, depuis trente ans, je conseille à mes amis de lire » (Sacha Guitry)
16-Sam Savage a écrit : « Autobiographie d’un grignoteur de livres », j’aime bien le titre !
17- Lire c’est laisser la porte ouverte à l’imagination.
18- Verbe lire : du latin legō : « lire », « rassembler ».
19- On peut lire une langue sans la parler.
20- « Moins les yeux ont de la peine à lire un ouvrage, plus l’esprit à de liberté à en juger » (Pellisson)
21- Une voyante analphabète peut lire dans les lignes de la main, imposture ou supercherie ?
22- On n’a pas besoin de savoir lire pour bien réciter.
23- Lire entre les lignes, est-ce toujours lire ?
24- « lisez … » se met dans les errata pour indiquer ce qu’il faut lire en place de ce qui est fautif.
25- La lecture peut être une activité dangereuse.
26- La lecture des différents tomes d'Harry Potter est-elle indispensable ?
27- Le lecteur est-il en partie l’auteur du livre qu’il lit ?
28- « Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe » disait Jules Renard.
29- Quand j’écris, j’écris pour moi ou pour être lu par les autres ?
30- Moi je trouve que les pratiques de lecture se diversifient.
31- Je lis, tu lis, elle lit, nous lisons, vous lisez, elles lisent !
32- Il faut savoir lire vite pour pouvoir lire tous les sous-titres de « Wathever Works » de Woody Allen, quand on ne connaît pas l’anglais !
33- Lire ou ne pas lire, là est la question.
34- Un « rétrolecteur » pourrait être celui qui lit le journal en commençant systématiquement par la fin. Ainsi, il lirait à « rebrousse-page ».
35- Cioran disait : « La poésie a, comme la vie, l'excuse de ne rien prouver. », la lecture d’un roman voudrait-elle prouver quelque chose ?
36- Je suis incapable de savoir combien de livres j’ai lu dans ma vie.
37- Ne pas confondre « lire » et « lyre ».
38- Quand je regarde mon jeu de tarot, je n’y lis pas une rencontre, un grand bonheur ou la mort !
39- « Je lis dans vos regards la douleur qui vous presse » (Racine)
40- Lire en diagonale, est-ce toujours lire ?
41- feuilleter, parcourir, interpréter
42- On peut lire un roman, un billet, une lettre, une dépêche mais aussi la Messe.
43- Et la lecture rapide alors ?
44- Je n’arriverai jamais à lire dans les yeux la perfidie de quelqu’un, suis-je trop naïve ?
45- « La chair est triste, hélas ! Et j'ai lu tous les livres. » Ce n’est pas une raison valable pour vouloir fuir !
46- On parle de lecture automatisée, les ordinateurs savent donc lire !
47- Peut-on choisir les lecteurs de nos écrits ?
48- On lit aussi pour s’informer !
49- Louis Braille, les aveugles te remercient !
50- « Un classique est un livre que tout le monde veut avoir lu, et que personne ne veut lire » (Mark Twain)
51- Mais prononcer à haute voix ce qui est écrit, avec l’intonation voulue, c’est lire !
52- Avaler un livre, ça doit être proprement indigeste !
53- Je ne sais plus qui a dit : « Un livre est un outil de liberté », ça dépend de ce qu’on lit !
54- Lire « Le Canard Enchaîné » devrait être obligatoire !
55- 1933 : le pouvoir national-socialiste s'en prend aux représentants de la vie culturelle et scientifique. Des étudiants nazis livrent aux flammes les ouvrages considérés comme "déviants" par rapport à l’idéologie aryenne et la tradition allemande.
56- « D’où vient ce noir chagrin qu’on lit sur son visage ? »(Boileau)
57- Se cassé les dents sur un livre … ça doit faire très mal !
58- Comment fait le manchot pour tenir son livre ?
59- Je lisais, tu lisais, elle lisait, nous lisions, vous lisiez, ils lisaient
60- Beaucoup de gens passent désormais plus de temps à lire en ligne qu’à lire sur papier.
61- Ces « 99 notes préparatoires à l'acte de lire » ont-elles été écrites pour être lues ?
62- Le format de fichier liste de lecture contient les 6 articles suivants :
* , A , M , P , W , X .
63- La destruction des manuscrits de Tolstoï par la censure tsariste prouve bien que la lecture peut déranger.
64- Il paraît que « le petit livre rouge » de Mao et « la Bible » sont les deux livres les plus vendus au monde, que doit-on penser de la lecture après un tel constat ?
65- « J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot... » disait Balzac … Il faut juste faire attention de ne pas chavirer !
66- Les lettres anonymes ont cet avantage que l’on n’est pas obligé d’y répondre et donc de ce fait, pas obligé de les lire non plus !
67- Pour les sourds l’apprentissage de la lecture labiale est indispensable.
68- Quand on parcourt un livre, est-ce que le chemin est aisé ?
69- Les rapports insistent sur une baisse régulière de la fréquentation et de la quantité de lecture des jeunes.
70- Anonner, déchiffrer, décoder, décrypter
71- Mallarmé, l’hiver, quand sa torpeur le lassait, se plongeait avec délices dans Les Fleurs du Mal.
72- « C’est un livre que l’on peut lire les yeux fermés » ! Peut-on vraiment lire les yeux fermés si l’on n’est pas aveugle ?
73- Je viens de lire quelque chose qui m’a fait beaucoup rire : « quand il est converti, un cannibale, le vendredi, ne mange que des pêcheurs », je sais, ce n’est pas très intelligent.
74- Le prix unique du livre a sauvé les librairies indépendantes, cela dit, le livre reste cher.
75- Hervé Le Tellier a écrit : « Je pense que j’ai lu quelque part que la vie est comme une branche d’arbre … » Hervé, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit !
76- Ne surtout pas oublier le contexte quand on cite un texte con.
77- « Le Livre noir du colonialisme » écrit par Marc Ferro en 2003 est un livre que j’ai voulu lire sans avoir encore pris le temps de le faire.
78- Quand je lis « Gala », est-ce de l’information ou du lavage de cerveau ?
79- Cette expression "lire des doigts" me semble totalement ridicule !
80- Que signifie lire à l’ère du numérique ?
81- Si on lit d’un texte un mot sur deux, peut-on encore en appréhender toutes les subtilités ?
82- Ce qui est intéressant quand on devient amnésique, c’est que l’on peut relire certains livres avec la joie de la découverte. C’est probablement d’ailleurs le seul intérêt.
83- Avec l’âge les myopes enlèvent leurs lunettes pour lire quand les autres en mettent.
84- Je ne pense pas que tous les éditeurs soient de grands lecteurs.
85- Beaucoup ont tenté d’établir « la bibliothèque idéale », je pense que c’est juste impossible !
86- Va-t-on pour autant vers une société d’analphabètes ?
87- Vive les bibliothèques !
88- Au début, le livre de Tolstoï n’était guère épais, il l’est devenu par la suite.
89- compulser, consulter, découvrir
90- « La chair est triste et là j’ai bu tous les litres » a écrit Maurice Roche.
91-« Ta Katie t’a quitté
T’es cocu, qu’attends-tu ?
Cuites-toi, t’es cocu
T’as qu’à, t’as qu’à t’cuiter
Et quitter ton quartier. » …est déjà dur à lire à voix basse, alors je ne vous dit pas à haute voix !
92- On a aussi le livre de bord, le livre de comptabilité, le livre blanc …
93- « Le livre de la jungle a-t-il été écrit dans la jungle par Walt Disney ? Certains enfants le pensent.
94- Quand on lit « La Disparition », s’aperçoit-on qu’il manque quelque chose ?
95- J’adore être pris en flagrant dé-lire !
96- Je livre à la réflexion de celui qui lira ces lignes, une des questions fondamentales posée par Groucho Marx : « Quand j’étais en Afrique, j’ai tué un éléphant en pyjama … ce que cet éléphant faisait en pyjama, je ne l’ai jamais su. » … Et bien moi non plus, j’en sais fichtrement rien !
97- « Ma sœur est maire, mon père est frère, ma mère est sœur, mon frère est masseur » est plus facile à comprendre quand on le lit que quand on l’entend !
98- Dans la pièce « Les Combustibles », le choix de ceux, puis de celui, que l’on sauvera des flammes est cornélien.
99- Queneau disait : « c’est en lisant que l’on devient liseron ».

jeudi 30 juillet 2009

99 notes préparatoires à Félix Fénéon (Ande)




1- (1861-1944)
2- « Elle tomba. Il plongea. Disparus »
3- Serait-ce un hommage à la langue française ?
4- Ecrivain méconnu, écrivain subversif.
5- Dans le journal « le Matin », justement tous les matins !
6- Un dénicheur de talent, là où l’on retrouve notre ami Arthur R.
7- Un grand rédacteur en chef de revue, qu’est-ce que c’est ?
8- Et les « Brèves de Comptoir », alors ?
9- Deux portraits de lui : Félix Vallotton, Paul Signac.
10- Inventeur des nouvelles en trois lignes !
11- Qu’est-ce que l’Anarchisme au juste ?
12- « MM. Deshumeurs, de la Ferté-sous-Jouarre, et Fontaine, de Nancy, se sont tués, en tombant l’un d’un camion, l’autre d’une fenêtre. »
13- Faut-il avoir un esprit de concision pour écrire des Brèves ?
14- Verlaine, Mallarmé, Huysmans.
15- De mai à novembre 1906, seulement !
16- « C’est au cochonnet que l’apoplexie a terrassé M.André, 75 ans, De Levallois. Sa boule roulait encore qu’il n’était déjà plus. »
17- Depuis, elles font l’objet de plusieurs publications indépendantes.
18- Peut-on encore aujourd’hui parler de « la subversion Fénéon » ?
19- Mais qu’est-ce qu’un fait divers ?
20- Des dépêches reçues du monde entier dont tout le monde pouvait profiter du coup !
21- Concis, précis et condensé.
22- Les œuvres de Félix Fénéon seront publiées à titre posthume à l’exception d’une.
23- Accusé au procès de Trente, il fut acquitté.
24- L’effet comique produit par la chute est préparé par une mise en forme soignée.
25- Fervent défenseur de l’impressionnisme et du néo-impressionnisme.
26- De l’utilisation du zeugme.
27- Seurat, Pissaro, Bonnaire.
28- 1884 : « La Revue Indépendante » paraît.
29- Le seul journal français à publier les Nouvelles en trois lignes : « Le Matin »
30- « Le feu, 126, boulevard Voltaire. Un caporal fut blessé. Deux lieutenants reçurent sur la tête, l’un une poutre, l’autre un pompier. »
31- Elles portaient aussi sur les flux financiers ou le commerce maritime.
32- Fénéon, le « poéticien de la nouvelle presse ».
33- « L’En-Dehors », « La Renaissance », « la Revue Anarchiste »
34- Entre 100 et 135 signes typographiques, pas beaucoup !
35- Qu’en pense Jean-Marie Gourio ?
36- Des nouvelles divisées en sous-sections en fonction de leur provenance géographique.
37- Parfois le drame porte en lui-même sa charge burlesque.
38- Mais au fait, qu’est-ce qu’une nouvelle en trois lignes ?
39- « Autant de romans elliptiques » mis bout à bout.
40- Des nouvelles anonymes parmi d’autres.
41- « Madame Fournier, M. Voisin, M. Septeuil se sont pendus : neurasthénie, cancer, chômage. »
42- Fénéon : Fumiste ?
43- Peut-on dire que son travail consistait à transformer l’ironie du sort en figure de style ?
44- Des articles et des faits divers en trois lignes maximum.
45- Né à Turin et décédé à Châtenay-Malabry, tiens, j’ai habité 6 ans à Châtenay-Malabry sans avoir jamais entendu parler de Félix Fénéon.
46- Finalement, pourquoi pas des haïkus de faits divers ? se dit-il !
47- Avant les futuristes !
48- Un cahier lui appartenant sur lequel il avait découpé et collé celles qu’il avait écrites.
49- Régine Détambel a écrit « F.F ou le fait divers », ce n’est pas Frédéric Forté dont s’inspire cet exercice, qui lui est d’ailleurs ici dédié.
50- Fénéon : un critique d’art.
51- Il en peaufine le rythme et la prosodie.
52- Rapprocher toutes ces nouvelles : antithèse ou synthèse ?
53- L’importance de chaque mot.
54- « Rattrapé par un tramway qui venait de le lancer à dix mètres, l’herboriste Jean Désille, de Vannes, a été coupé en deux. »
55- Le contenu référentiel devient secondaire.
56- « Sous des noms toujours neufs, une jeune femme se place comme bonne et vite file, lestée. Gain, 25000 francs. On ne la pince pas. »
57- Satire de la société.
58- « Monsieur Dupuis, miroitier à Paris, et M. Marchand ont été blessés, à Versailles, dans un accident d’auto. Le chauffeur Girard a été arrêté. »
59- La Sorbonne décerne un prix à son nom.
60- Il fut accusé d’un attentat attribué aux anarchistes.
61- « Un flacon flottait. Mauritz, de Sèvres, se pencha pour le prendre et tomba dans la Seine. Il est maintenant à la morgue. »
62- Ces nouvelles sont-t-elles des poèmes ?
63- L’ordre de l’action se soumet à celui de la syntaxe.
64- Le lipogramme en a de Félix Fénéon est : Félix Fénéon.
65- « Mme Olympe Fraisse conte que, dans les bois de Bordezac (Gard), un faune fit subir de merveilleux outrages à ses 66 ans. »
66- D’après les portraits peints, c’était plutôt un bel homme.
67-« Le syndicat de l’arsenal de Rochefort a décidé de présenter quatre revendications. Le refus ? La grève. »
68- La juxtaposition de toutes les nouvelles : « une comédie humaine condensée en un point d’antimatière où s’abîment sans espoir de réflexion, les masses critiques du bovarysme, du burlesque des idées reçues, du sordide des passages à l’acte ».
69- « Le professeur de natation, dont les élèves tritonnaient en Marne, à Charenton, s’est mis à l’eau lui-même : il s’est noyé. »
70- Et le rapport avec les dictons ? Par exemple : « horizon pas net, reste à la buvette » (dicton du marin breton).
71- Il ridiculisa le tribunal par l’ironie de ses réparties. (Cf : notes 23 et 60)
72- Fénéon a vécu vieux, il avait 83 ans quand il est mort !
73- « Une machine à battre happa Mme Peccavi. On démonta celle-là pour dégager celle-ci. Morte. »
74- Daniel Grojnowski, Aux commencement du rire moderne. L’esprit fumiste, Paris, José Corti, 1997.
75- On sait peu de choses de sa vie privée.
76- Oui mais « qui trop écoute la météo, passe sa vie au bistro ! » (autre dicton de marin breton, Cf : note 70)
77- Guillaume Apollinaire disait qu’il avait inventé « les mots en liberté ».
78- Quelqu’un a-t-il écrit une nouvelle de trois lignes pour la mort de Fénéon ?
79- Mais qui était donc Mlle Paulin ?
80- Fénéon : « le déniaiseur ».
81- « Séquestrées, martyrisées, affamées par leur marâtre, les fillettes du Brestois Joseph, enfin délivrées, sont squelettiques. »
82- Un prix destiné à récompenser les auteurs jugés prometteurs (Cf : note 59)
83- Où l’on parle de l'attentat contre le restaurant Foyot, le 4 avril 1894, qui coûta un œil à Laurent Tailhade, qui était un ami personnel de Fénéon.
84- On lui doit un texte de première importance, le manifeste du néo-impressionisme : Les Impressionistes en 1886. Cette mince plaquette éditée à 227 exemplaires est la seule de ses œuvres éditée de son vivant.
85- Je me demande ce qui a bien pu donner l’idée à Félix Fénéon d’écrire ces nouvelles en trois lignes.
86- « L’amour. A Mirecourt, Colas, tisseur, logea une balle dans la tête de Mlle Fleckenger et se traita avec une rigueur pareille. »
87- L’apposition est un procédé linguistique économique dont il use beaucoup.
88- Employé au ministère de la guerre.
89- « Personne ne savait comme lui rédiger un rapport sur n'importe quoi », affirme un de ses collègues (dixit Octave Mirbeau), Il se faisait une joie de rédiger les rapports des autres, pour qui ce travail était une angoisse.
90- Mallarmé viendra témoigner en sa faveur.
91- « On était en gare de Vélizy, mais le train roulait encore. L’impatiente Mme Gieger s’est cassée les jambes. »
92- « Mlle Paulin, des Mureaux, 46 ans, a été saccagée, à 9 heures du soir, par un satyre. »
93- La perquisition à son domicile n’a rien donné.
94- Il a, paraît-il, une longue tête anguleuse dotée d’une barbiche, une face de « yankee de café-concert ».
95- Il est un des signataires du Manifeste des intellectuels publié par L'Aurore le 14 janvier 1898.
96- Où il explique pendant son procès que le mercure pouvait servir à confectionner des baromètres.
97- Fanny Goubaux : veuve de F.F.
98- « Derrière un cercueil, Mangin, de Verdun, cheminait. Il n’atteignit pas, ce jour-là, le cimetière. La mort le surpris en route. »
99- Nouvelles en trois lignes, volumes 1 et 2, Paris, Mercure de France, coll. « Le petit Mercure » (1997 et 1998)

lundi 27 juillet 2009

99 notes préparatoires au geste de courir (Cécile)



  1. Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
  2. Courir à point nommé ?
  3. Il paraît que le bruit court encore. Et la musique alors ?
  4. Le bruit aurait donc des jambes (ou des pattes).
  5. Ce n’est pas la course qui fait l’homme. De là à dire que la course n’est pas naturelle, il n’y a qu’un pas.
  6. Courir à perdre la laine.
  7. Courir, c’est pour les moutons.
  8. A supposer que l’expression « Courir comme un dératé » ait une histoire, je préfère à celle-ci courir comme un époumoné, ou mieux, courir comme un écoeuré.
  9. Ce qui nous ramène encore à des histoires de lapin, de fontaine, de tortues, courir, c’est le bestiaire à l’entrée du genre humain.
  10. Emile Zatopek est certainement le personnage central du Courir de Jean Echenoz.
  11. Qui serait le mien ?
  12. Perec ?
  13. Courir ventre à terre,c’est se passer de jambes.
  14. Courir ventre à terre, c’est écrire nez à écran.
  15. Courir ventre à terre, c’est danser sans musique.
  16. Et on appelle ça de l’urgence.
  17. J’accours (au jardin).
  18. Se préparer à courir, c’est courir plus lentement.
  19. Les marathoniens ne courent jamais un marathon pour préparer un marathon.
  20. Les romanciers n’écrivent jamais de roman pour préparer un roman.
  21. Ils font donc du demi-fond ? Fondent-ils les fondements de la course ?
  22. Je m’essouffle.
  23. C’est le 42ème qui compte.
  24. Le sang court dans les veines. Lui aussi, le 42ème ?
  25. Courir à toute bride, à bride abattue Aller librement ici ou là; vagabonder.
  26. Ah ah, et on dit que c’est se faire violence ?
  27. Liberté = violence ?
  28. Comme les lapins, je trouve tout ça admirable.
  29. Le temps court.
  30. Pas toujours assez vite.
  31. Souvent trop.
  32. Tempus fugit ? Penser à régulariser son allure.
  33. Et avec tout ça l’assassin court toujours, l’assassin court encore.
  34. Par les temps qui marchent ? Par les temps qui piquent un sprint ?
  35. Par les temps qui entament un virage à la corde, je ferais mieux de rester au lit.
  36. Et si je me trompe et que se préparer à courir, c’est ne plus bouger ?
  37. Courir : respirer mieux.
  38. Courir : finalement ne plus respirer.
  39. Courir la gueuse : mais que c’est laid.
  40. Courir après un verre de bière belge ?
  41. Courir = ligue antialcoolique ?
  42. Courir sur ses trente ans : terrain instable et mouvant.
  43. Faire courir quelqu’un, ce n’est pas toujours être son entraîneuse.
  44. Courir, partir. Partir, peut-être arriver ? Oui, là est l’embarras.
  45. Voit-on à la lecture que cette note préparatoire a été rédigée à la course ?
  46. Attention à ne pas confondre course et courte.
  47. Sinon vos jambes vous le rappelleront.
  48. On peut courir après un homme, on peut courir après une femme.
  49. On peut courir après plusieurs.
  50. On peut courir plusieurs fièvres à la fois.
  51. Quoi, « Zatopek » ?
  52. La course en anaérobie, la course en aérobie, je propose une course en aérobic.
  53. « La compétition est le lieu d'aboutissement de l'entraînement, la confrontation avec l'autre ou avec ses performances antécédentes ». Comment devenir schizo en 20 leçons.
  54. Où la course à pied devient politique. Jogging présidentiel.
  55. Lacer les chaussures.
  56. Pourquoi des chaussures aussi laides pour s’envoler ?
  57. Jim Courier [courir] : comment votre patronyme vous enferme dans une cage à lapin en terre battue
  58. Ou bien ralentir.
  59. Petite pause. Je m’étire.
  60. « Course immobile, dans sa roue, du rat de laboratoire » (Frédéric Forté)
  61. La course est essentiellement une activité extérieure.
  62. Exception notable : le rat.
  63. Exception notable : note 48.
  64. Mais chacun fait comme il veut.
  65. Ces 99 notes préparatoires au geste de courir n’avancent pas bien vite.
  66. Ces 99 notes préparatoires au geste de courir sont en anaérobie. Elles puisent dans leur matière. La preuve :
  67. (…)
  68. Quoique, vu la distance, ces 99 notes préparatoires au geste de courir feraient bien de passer en aérobie.
  69. Mieux vaut tenir que courir. Mais tenir quoi ?
  70. La distance ?
  71. Queneau en coureur de fond urbain.
  72. Courir les rues. Le contraire exact du commun.
  73. Je sue à grosses gouttes, Eugène.
  74. Trouver un deuxième souffle.
  75. Comme s’il y en avait un troisième.
  76. « Une femme est comme votre ombre, courez après, elle vous fuit ; fuyez-la, elle vous court après ! ». Comment Musset réinvente « fuis-moi je te suis » en baskets.
  77. Marche aussi avec les hommes.
  78. Entre un cours et la course. Vertu du lipogramme royal ?
  79. Quitter les courses pour les ourses. Pas classe.
  80. Footing du dimanche matin presque vagal. Euh, presque banal.
  81. Courir la prétantaine (la prétrantenaire) et voilà : malaise.
  82. La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité, dit LaRochefoucault.
  83. Bof, tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute, alors c’est pas la peine de courir.
  84. Cette 84ème note ne prépare pas grand chose, si ce n’est la chute finale.
  85. Comme dirait Lénine.
  86. On pourrait parler de la très longue course du président Mao.
  87. Mais la course en col bleu, c’est dur.
  88. Inspiration.
  89. Absence d’inspiration.
  90. Point de côté.
  91. Le point de côté c’est la digression.
  92. Ces notes commencent à me courir sur le système.
  93. Où l’on remarque que le lecteur est vraiment endurant.
  94. Ou qu’il est hors course.
  95. Peut-on courir partout ?
  96. Peut-on courir avec tout le monde ?
  97. On peut courir partout mais pas avec n’importe qui.
  98. On ne peut pas courir partout.
  99. Courir c’est arriver un peu.

99 notes préparatoires à l’effort (Sandrine)


99 notes préparatoires à l’effort (d'après FF)


1. Faire un effort… pfffff.

2.Un effort coûte, mais on ne dit jamais combien.

3.Peut-on négocier le coût d’un effort ?

4. Lacer ses chaussures.

5. Apparemment, faire du sport procure du plaisir à certains.

6. Garder l’air digne durant l’échauffement.

7. La forme dite des 99 notes préparatoires serait-elle un effort à elle seule ?

8. Les forts préfèrent-ils l’effort ?

9. Résistance psychique.

10. Allez, zou !

11. Effort intérieur, peut-être.

12. Perle de sueur au front.

13. Contre-nature ?

14. Le premier geste détermine la suite des événements.

15.Jamais on n’exige du raifort qu’il en fasse.

16. Bemühung, Anstrengung.

17. Je préfère le sport de plaisance.

18. A quoi bon?

19. L’effort a beau être le contraire de « se la couler douce », on ne peut pas « se la mouler dure ».

20. Quelle idée, aussi...

21. Cela n’a rien à voir avec le plaisir.

22. Un bras en l’air, une jambe en avant. Et on change.

23. Poussez!

24. Ne rien faire peut être un effort qui coûte aussi.

25. Autrement dit, faire des efforts, il y en a qui le font volontairement.

26. X tentatives. En vain ?

27. « Arrête de papillonner ! »

28. A choisir, autant porter un kilo de rien, c’est quand même moins lourd.

29. Les 99 notes préparatoires à l’effort ne respectent pas la « valeur-travail ».

30. Quel mérite ?

31. Un effort sans rien attendre en retour.

32. Les doigts de pied en éventail, c’est confortable aussi.

33. Réfléchir, oui, mais à quoi?

34. Concentration extrême.

35. Fais donc un p’tit effort !

36. Une mouche qui vole.

37. Se crisper, se crisper, se crisper.

38. Oh hisse ! - Qui a dit « la saucisse » ?

39. La forme dite des 99 notes préparatoires est une forme moins évidente qu’il n’y paraît.

40. Immobile, dans le silence. J’ai soif.

41. Efforcé, un forçat pro du tour de force, forcément.

42. L’effort dicte sa loi.

43. Fainéants ! (Comme les rois).

44. L’effort d’hier n’est pas une excuse.

45. Plutôt demain.

46. L’effort est faible.

47. L’effort militaire tend-il à l’uniformité ?

48. L’effort, ce nez.

49. [.. . . . . . . . . . . . ]

50. Plage de repos, galets de silence.

51. Se surpasser.

52. You are for me, for me… (effort minââbleu).

53. Il va falloir songer à se lever.

54. D’où provient le mot hamac ? (le lecteur a le droit de s’en balancer).

55. S’efforcer, mais la tête la première.

56. L’effort de garder la forme, mais laquelle ?

57. Effort partagé à demi pardonné ?

58. Et dire qu’on le vénère...

59. La lecture peut réclamer un effort. Courage !

60. Oui (cf. note préparatoire 43).

61. Fermer les paupières, se laisser aller. Où ça ?

62. Si un mot est un acte, c’est un effort, par conséquent.

63. C’est bientôt fini?

64. C’est bientôt fini ?

65. C’est bientôt fini ?

66.Juste un mauvais moment à passer.

67. Parfois un mauvais moment à repasser.

68. L’effort peut être vain, mais jamais dix-neuf.

69. Prendre de l’élan ne suffit pas toujours.

70. Le glandu du premier m’est fort sympathique.

71. Pourtant, la glande travaille.

72. Si vous y tenez...

73. « Il y a des temps pour prendre ses aises et des temps pour prendre sur soi ». A quelle catégorie le temps des cerises appartient-il ?

74. Existe-il une personne qui soit devenue un jour célèbre pour sa flemme ?

75. L’effort fait-il peur pour lui-même ?

76. Piquet : « Refus de faire des efforts jusqu’à dernier ordre » (‘de grève’ en facteur)

77. Rien que d’y penser...

78. Réprimer un bâillement ne suppose pas de lui infliger une punition.

79. Bien répartir la masse.

80. Se recoucher.

81. Le chronomètre n’est pas parti. A refaire.

82. Peut mieux faire.

83. Apprendre à dire non suppose que l’on sache dire oui.

84. Grosse fatigue et petit somme.

85. Du vide.

86. Encore un petit effort.

87. Concentration extrême (re-).

88. Profiter de la note préparatoire 88 pour préparer la note suivante.

89. A moins d’en sauter une, sans se faire prendre.

90. Attendre.

91. Ou l’art du premier jet.

92. Se reposer sur son thym sentirait bon aussi.

93. La notion d’effort est toute relative.

94. Alors, ce hamac ?

95. S’abstenir, pour mettre les autres en valeur... la véritable grandeur.

96. Ici, maintenant?

97. L’effort requiert une bonne préparation mentale.

98. Parenthèse ET accolade.

99. Heureux l’effort qui s’ignore.