dimanche 31 juillet 2011

Poème de marche relativement solitaire (Cécile)

Composé le 14 juillet dans les marais de Bourges, avec la mallarméenne troupe de JJ.
Contrainte : un poème à composer en marchant, en octosyllabes rimés ou non, à transcrire en arrivant et à réciter à son voisin immédiatement après l'avoir transcrit. La deuxième strophe est composée au retour et transcrite en arrivant aux Beaux-Arts.

Are you engaged ? No, commited,

Disent les Anglais rue Coursarlon

Geoffroy Tory on a perdu

Un ours orange voilà six ans

Lundi matin, pas d’eau ou presque

Dans la Voiselle, Poissons piétons

Mardi aussi, le vert me mort

Et griffe, méchantes horties

Ce mercredi, cheveux mêlés

Sous l’eau verte Ophélie se cache

Jeudi matin le vert partout

Are you engaged ? No, commited.


Pomme tombée, pomme rongée

La fête de lutte ouvrière

Pomme tombée pomme foulée

Soleil et vent, ombre et lumière

Pomme écrasée pomme pourrie

La symphonie pom pom pom pom.

Comme le sonnet en -X de Mallarmé (Cécile)

Un sonnet, donc, dont les rimes, non content d'être régulières, sont homophoniques, masculines et féminines. En tout, deux sons seulement reviennent. Si vous n'avez rien compris, lire le sonnet en -X de Mallarmé.

A trop passer de mots, on égoutte le meilleur

Et sur le papier reste un sonnet atrabile

Et alors on découvre, affront, rage, frayeur

Qu’encore une autre année, il faut que l’on rempile

Non content de ramper au niveau inférieur

Loin des attraits du temps, des appâts de la ville,

Encore on sert à tous un Stéphane Monseigneur

Insidieusement, du temps le sable file.

Mallarmé, lui, cousait, même gros en blanc fil

Mallarmé il servait des salades sans babil.

Si je vendais du flan, en restant à demeure

Toute l’année serait le mois des Anquetil,

Des Perec et Queneau, mais tout ça c’est du beurre

Et revient en septembre, le ruisseau sous le cil.

Réduction d'un beau sonnet de Mallarmé (Cécile)

Roule

pieuses mains

maux humains

Funeste moule.

ramier roucoule

maints

Lendemains

la foule.

solitaire bond

vagabond –

Verlaine

d’accord

Son haleine

La mort. »


réduction du très beau Tombeau de Verlaine, de Mallarmé.

vendredi 22 juillet 2011

Petit jeu d'après un sonnet de Mallarmé (Sandrine)

Sonnet + sur-contrainte avec les deux seules rimes qui sont dédoublées (féminin/masculin)

1- Deux trois mots déchirés sur l’écueil

2- Ombre solaire qu’un creux béant laboure.

3- De vagues infatuées naîtra ce fin recueil

4- Morne inconstance de pans de vers à courre


5- Voûter le verbe ou le clouer au cercueil

6- Ultime. Empli d’une horreur électrique bourre

7- Le tronc des sans-voix l’écureuil

8- Au fond rongé par la vie qui l’entoure


9- S’effacer pour un jour, se hisser troubadour

10- Mais ne rouler que des sons gourds

11- Qui en lieu d’orchidées crachent du chèvrefeuille


12- Tel un pet résonne dépité calembour

13- Facile et plat, ne cueille

14- De lauriers que droit venus de Hambourg