lundi 30 mars 2009

Logo-rallye puissance douze (Ande)



Ecrire un texte contenant les 12 mots et les 12 titres de films ou
livres suivants dans le désordre.
On pourra mettre au pluriel, conjuguer ... mots et titres (c'est-à-dire faire subir de légère modification).
La prouesse consistant à écrire un texte court et qui se tient !

Voici les mots :
concupiscent,
parlement,
exaucer,
phlébite,
miracle,
outremer,
mirliton,
boire,
soupirer,
pestilentiel,
collection,
rose


Voici les titres:
les pieds dans l'eau,
le rivage des Syrtes,
la vie devant soi,
le petit vélo à guidon chromé au fond de la cour,
je me souviens,
l'angoisse du gardien de but au moment du penalty,
trois hommes dans un bateau,
ma petite entreprise,
mort à Venise,
le mépris,
53 jours,
le sourire étrusque

Je me souviens de trois hommes dans un bateau qui partirent pour une collection plutôt qu’une suite de voyages, en passant par Marseille, Lisbonne, Venise, Malte … voulant rallier le rivage des Syrtes, pensant trouver une terre promise outremer, et non quelques feuilles manuscrites brochées façon livre. Un certain Gracq était passé par-là !
53 jours plus tard, les pieds dans l’eau, ils accostèrent par miracle sur une île du Pacifique, l’un rêvant de son petit vélo à guidon chromé au fond de la cour, l’autre, en soupirant, de sa petite entreprise et le troisième, atteint d’une phlébite, du sourire étrusque de sa douce.
Un profond désarroi les submergea, un sentiment semblable à l’angoisse du gardien de but au moment du penalty.
Boire ! Boire pour oublier le mépris de ceux qui virent partir cette équipé burlesque, et qui eurent un regard concupiscent (allez savoir pourquoi !) à leur encontre. Le parlement du village avait même délégué un mirliton et une grosse caisse pour saluer leur départ du port.
Leur frêle esquif n’avait plus la vie devant lui, une odeur pestilentielle se dégageait de l’arrière du rafiot à la voilure rose déchirée ; un chat mort à Venise dont l’un deux s’était refusé à le faire passer par-dessus bord, voulant à tout prix des funérailles décentes ! Loin des leurs, et dans cette île perdue au beau milieu de l’océan, ils allaient pouvoir exaucer son vœu et enterrer leur mascotte prénommée Vendredi ! Drôle de destin.
Leur triste équipée sauvage pris fin sur cette côte. Rêves évanouis définitivement. Epuisés, ils se firent rapatrier par avion, et eurent droit à quelques lignes dans le journal local. Chacun repris sa vie morne et terne.
On n’entendit plus jamais parler d’eux !

samedi 28 mars 2009

Logo-rallye puissance douze (Sandrine)


Ecrire un texte sous forme de parcours obligé contenant les 12 mots et les 12 titres de films ou livres suivants dans le désordre. On pourra mettre au pluriel, conjuguer ... mots et titres (c'est-à-dire faire subir de légères modifications).

Les 12 mots imposés:

concupiscent,
parlement,
exaucer,
phlébite,
miracle,
outremer,
mirliton,
boire,
soupirer,
pestilentiel,
collection,
rose.


Les 12 titres imposés:

les pieds dans l'eau
le rivage des Syrtes,
la vie devant soi,
le petit vélo à guidon chromé au fond de la cour,
je me souviens,
l'angoisse du gardien de but au moment du pénalty,
trois hommes dans un bateau,
ma petite entreprise,
mort à Venise,
le mépris,
53 jours,
le sourire étrusque

________________________________________



Botté en touche…


- Les pieds dans l'eau ?

- Probablement.

- Le rivage des Syrtes ?

- Peut-être.

- La vie devant soi ?

- Mouais, ça se peut.

- « Le petit vélo à guidon chromé au fond de la cour » ? Ou bien « L'angoisse du gardien de but au moment du pénalty » ?

- Ecoute, je ne sais pas.

- Hm. « Trois hommes dans un bateau », alors ?

- Puisque je te dis que je me souviens pas.

- Au moins « Mort a Venise » ? En 53 jours, quand même…

- Oui, ou le « Sourire étrusque », ou « Ma petite entreprise » : JE N’EN SAIS RIEN.

- Hé, quel mépris ! Sur un autre ton, je te prie. Monsieur ne se sent plus sous prétexte qu’il a publié un essai érotique traitant « Des conséquences de la phlébite sur la concupiscence » ? Tu te rends compte que ça intéresse autant le grand public qu’une collection de timbres, ton bouquin à la con ? Ouvre les yeux, bon dieu ! Lis les journaux, va assister à un débat au parlement, va voir ce qui se passe dans les départements d’outremer. C’est mesquin et pestilentiel, ta façon de voir les choses.

- Pestilentiel ?

- Oui, parfaitement ! Pestilentiel. Et je pèse mes mots. Des années que tu m’emmerdes avec tes rimes de mirliton sur ton monde à l’eau de rose, où chaque jour est un miracle, où chaque souhait est exaucé avant même d’être formulé. Et puis je te signale – et là assieds-toi bien, bois un coup, Monsieur le poète va être surpris : la phlébite… ça n’a rien à voir avec la pornographie !

mardi 24 mars 2009

Espèces d'espaces (4) - Sandrine


Proposition n°4 : réponse à Cécile, ma moitié potentielle

« # une # est # quelque # d'# peu #: une # imaginaire, # par # barrière # bois (...)# pour # changer, # jusqu'au # même: # est # même #, c'# la # terre, # la # n'# plus # à # la #, la # des # routiers #, les # ne # plus # à # à # que # appelions, # instant #, boulangerie, # pains # ont # la # forme (...). »

Ecrire une histoire est parfois quelque sorte d'entreprise peu aisée: une réponse imaginaire, contorsion par delà barrière et bois (...) parole pour sens changer, formulations jusqu'au paroxysme même: tout est choisi même abscons, c'ajuste la grammaire terre, quand la signification n'entrave plus qu’à demi la création, la facilité des langages routiers dépassée, les contraintes ne libèrent plus mot à mot à force que nous appelions, chaque instant hésitants, boulangerie, des pains qui ont potentiellement la bonne forme (...).

lundi 23 mars 2009

Espèces d'espaces (2) et (3) - Sandrine


Proposition n°2 : « S+7 et A-1 »


Passer un frottement est toujours quelque chose d'un peu émoustillant : un limon imaginable, matérialisé par une barye de bois (...) suffit pour tout changer, et jusqu'au PCV même: c'est le même ais, c'est le même terrier, mais la rousse n'est plus tout à fait la même, le graphologue des panoramas roussâtres change, les bouledogues ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instinct avant, bouledogues, les paisseaux n'ont plus la même formulation (...).



Proposition n°3 : Version alexandrine


Passer une frontière est un peu émouvant

Limite imaginaire, barrière de bois

Suffisent à tout changer, le paysage même

L’air pareil est resté, la terre est bien la même

Mais la route est étrange, aux panneaux fous vocables,

La boulange aussi change, les pains méconnaissables.

Espèces d'espaces (Cécile)

Il s’agit de réécrire, en suivant la ou les contraintes de son choix : le texte souche, extrait d'une phrase de Georges Perec dans « Espèces d'espaces » (éd. Galilée) :

« Passer une frontière est toujours quelque chose d'un peu émouvant :
une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois (...)
suffit pour tout changer, et jusqu'au paysage même : c'est le même
air, c'est la même terre, mais la route n'est plus tout à fait la
même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne
ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant
avant, boulangerie, les pains n'ont plus la même forme (...). »

Un mot sur deux, pour un autre récit.(sur une idée de  Wanatoctoumi)
-----------------------
Passer @ frontière @ toujours @ chose @
un @ émouvant : @ limite @, matérialisée
@ une @ de @ (...) suffit @
tout @, et @ paysage @: c @ le @
air, @ est @ même @, mais @
route @ est @ tout @ fait @ même, @
graphie @ panneaux @ change,
@ boulangeries @ ressemblent @ tout @
fait @ ce @ nous @, un @ avant,
@, les @ n @ plus @ même @ (…)

Passer la frontière c'est toujours une chose poignante,
un moment émouvant : la limite obscure, matérialisée
comme une part de tarte (...) suffit en
tout cas, et le paysage aussi: c'est le bon
air, c' est la même chanson, mais la
route c' est plus tout à fait la même, la cyrillique
graphie les panneaux rouges, ça change,
les boulangeries abkhazes se ressemblent comme tout ce qu'on fait
fait dans ce pays abscons, nous touristes, un pied en avant,
arrogants, les yeux n'ont plus le même éclat que dans nos polaroïds (…)


Aphorismes malmenés (Cécile)


Aphorismes originaux

Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle. (Oscar Wilde)


Inventer, c’est penser à côté. (Albert Einstein)


Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d’abord votre bonne humeur. (Spinoza)


Le but de la guerre, c’est la paix. (Aristote)


Il n’est pas nécessaire de vivre dans la nécessité. (Epicure)


Ce qui paraît vrai est faux quand son contraire paraît vrai aussi. (Blaise Pascal)


Hâte-toi lentement. (Sénèque)

Aphorismes malmenés

Littéraire

Un alexandrin n’est pas nécessairement régulier parce qu'une Phèdre meurt pour lui. (Jean Racine)


Ecrire, c’est noter à côté.


Si vous voulez que le lecteur vous sourie, apportez-lui d’abord vos bons mots. (frères Goncourt)


Le but de l'écriture, c’est la lecture.


Il n’est pas littéraire de vivre dans la littérarité.


Ce qui paraît écrit est oral quand son contraire paraît écrit aussi.


Ecris-toi lentement.


Slave

Une moujik n’est pas nécessairement frustre parce qu’un cosaque meurt pour elle.


révolutionner, c’est tomber à côté.


Si vous voulez que Nathalie vous sourie, apportez-lui d’abord votre chocolat. (G. Becovitch)


Le but de la guerre, c’est la paix. (Tolstoï)


Il n’est pas criminel de vivre dans le châtiment.


Ce qui paraît la liberté est le chemin quand son contraire paraît la liberté aussi. (Lénine)


Apparatchike-toi lentement.

Espèces d'espaces (Ande)



Il s’agit de réécrire, en suivant la ou les contraintes de son choix : le texte souche, extrait d'une phrase de Georges Perec dans « Espèces d'espaces » (éd. Galilée) :

« Passer une frontière est toujours quelque chose d'un peu émouvant :
une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois (...)
suffit pour tout changer, et jusqu'au paysage même : c'est le même
air, c'est la même terre, mais la route n'est plus tout à fait la
même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne
ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant
avant, boulangerie, les pains n'ont plus la même forme (...). »


Façon recette :

Passer une frontière
Laisser monter l’émotion
Marcher jusqu’à obtention d’une limite, imaginaire de préférence,
Quelquefois une barrière de bois apparaît,
Dans ce cas, la sauter
Cela peut ou non tout changer, même et surtout le paysage
L’air, la terre, la route ne sont ni tout à fait mêmes ni tout à fait autres,
En tout état de cause, changer la graphie des panneaux routiers
Afin de ne pas tout confondre,
Car vous obtiendrez des boulangeries qui n’en sont plus tout à fait,
Des pains semblables et pourtant autres …

Façon haïku :

Limites passées
Illusions trépassées
Mondes différents

« Espèces d'espaces » (Sandrine)



Il s'agit de réécrire, en suivant la ou les contrainte(s) de son choix ce texte souche, extrait d'une phrase de Georges Perec dans « Espèces d'espaces » (éd. Galilée) :


« Passer une frontière est toujours quelque chose d'un peu émouvant : une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois (...) suffit pour tout changer, et jusqu'au paysage même: c'est le même air, c'est la même terre, mais la route n'est plus tout à fait la même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant avant, boulangerie, les pains n'ont plus la même forme (...). »


Proposition n°1:


Homophonies approximatives et néanmoins nostalgiques à vocation sentimentale


« Des fesses, des passes » (Mémoires d’un vieux lubrique)


Passée, l’union d’hier est toujours quelque chose d’un peu éprouvant : lune inique, image d’hiver, mater alitée, parure dernière de toi, (…) suffit pour mou bander, et jure moche visage blême : c’est la mémère, Scylla délétère, mais le doute n’est plus, tout est fait carême, la grâce niée par nos routines change, tes bouts d’égérie ne rassemblent plus tout à fait ce que nous appelions, un instant avant, boules en série, tes seins n’ont plus la même force (…).

dimanche 22 mars 2009

Aphorismes malmenés (Sandrine)


Aphorismes originaux

Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle. (Oscar Wilde)


Inventer, c’est penser à côté. (Albert Einstein)


Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d’abord votre bonne humeur. (Spinoza)


Le but de la guerre, c’est la paix. (Aristote)


Il n’est pas nécessaire de vivre dans la nécessité. (Epicure)


Ce qui paraît vrai est faux quand son contraire paraît vrai aussi. (Blaise Pascal)


Hâte-toi lentement. (Sénèque)


Aphorismes malmenés

Botanique

Une filipendule n’est pas nécessairement hétérogame parce qu’un jardinier en pique pour elle.


Disséminer, c’est pousser à côté.


Si vous voulez que l’horticulture vous sourie, apportez-lui d’abord votre main verte.


Le but du rhizome, c’est la multiplication végétative.


Il n’est pas coton de vivre dans la cotonnerie.


Ce qui paraît serfouette est faux quand son contraire paraît serfouette aussi.


Sarcle-toi lentement.


Amoureux

Une femme n’est pas nécessairement fatale parce qu’un homme meurt pour elle.


Tromper, c’est forniquer à côté.


Si vous voulez que l’amour vous sourie, apportez-lui d’abord votre bon mot.


Le but du mariage, c’est le divorce.


Il n’est pas désirable de vivre dans le désir.


Ce qui paraît haïssable est aimable quand son contraire paraît haïssable aussi.


Tâte-toi lentement.


Médical

Un mélanome n’est pas nécessairement malin parce qu’un homme meurt pour lui.


L’incontinence, c’est pisser à côté.


Si vous voulez que la thérapie vous sourie, apportez-lui d’abord votre bonne tumeur.


Le but des soins palliatifs, c’est la mort.


Il n’est pas urgent de succomber aux urgences.


Ce qui paraît hypertonique est hypotonique quand son contraire paraît hypertonique aussi.


Remetastase-toi lentement.


Ivrogne

Une cure n’est pas nécessairement réussie parce qu’un homme meurt pour elle.


Tituber, c’est faire un pas de côté.


Si vous voulez que la cuite vous sourie, apportez-lui d’abord votre paracétamol.


Le but de la cirrhose, c’est la bière.


Il n’est pas vain de vivre dans le vin.


Ce qui paraît trouble est net quand son contraire paraît trouble aussi.


Minibar-toi lentement.


Psychanalytique

Une mère n’est pas nécessairement castratrice parce qu’un homme meurt pour elle.


Refouler, c’est penser à côté.


Si vous voulez que l’Œdipe vous sourie, apportez-lui d’abord votre bonne maman.


Le but du divan, c’est la paie.


Il n’est pas complexe de vivre dans les complexes.


Ce qui paraît lacanien est freudien quand son contraire paraît lacanien aussi.


Connais-toi lentement.


Météorologique

Une pluie n’est pas nécessairement suffisante parce qu’un homme danse pour elle.


Venter, c’est penché de côté.


Si vous voulez que l’averse vous sourie, apportez-lui d’abord votre parapluie.


Le but du nuage, c’est l’éclaircie.


Il n’est pas vantard de vivre dans le vent.


Ce qui paraît anticyclone est dépression quand son contraire paraît anticyclone aussi.


Millibar-toi lentement.


Bon sens

Une cause n’est pas nécessairement la seule parce qu’une conséquence la suit.


Se profiler, c’est réussir de côté.


Si vous voulez que la vie vous sourie, nettoyez d’abord votre dentier.


Le but de la cage, c’est du foot.


Il n’est pas nécessaire de mourir pour pouvoir vivre mais il est nécessaire de vivre pour pouvoir

mourir.


Ce qui paraît noir est noir quand son contraire paraît noir mais ne l’est pas.


Presse-toi moins vite.

Aphorismes malmenés(Ande)


Aphorismes originaux

Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle. (Oscar Wilde)

Inventer, c’est penser à côté. (Albert Einstein)

Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d’abord votre bonne humeur. (Spinoza)

Le but de la guerre, c’est la paix. (Aristote)

Il n’est pas nécessaire de vivre dans la nécessité. (Epicure)

Ce qui paraît vrai est faux quand son contraire paraît vrai aussi. (Blaise Pascal)

Hâte-toi lentement. (Sénèque)

Aphorismes malmenés : De l’Amour …

Une femme n’est pas nécessairement belle parce qu’un homme meurt pour elle.

Aimer, c’est vivre à côté.

Si vous voulez que l’amour vous sourie, montrez lui d’abord votre grand coeur.

Le but de la vie, c’est l’Amour.

Il n’est pas nécessaire d’Aimer dans la diversité.

Ce qui paraît être de l’Amour est de la haine quand son contraire paraît vrai aussi.

Aime-moi lentement.

Logo-rallye (Ande)


Une greffe …


« Anorak » cria véhément Luc.

« Mais bon sang, tu peux le demander gentiment ! Je vais te le lancer à la figure si tu continues ! ».

L’exotisme de la demande était conforme à la personnalité de Luc.

En plein séminaire de chirurgie réparatrice de la main, de surcroît au mois d’août, il fallait oser faire une telle injonction à la cantonade ! C’était Luc …

Le même qui l’été précédent avait, à un arbre fruitier, dédié sa dernière greffe de la main, sous le fallacieux prétexte que le pouce et l’index avaient été mis de travers ; que cette main lui évoquait inexorablement les branches d’un prunus ! …

Moralité : méfiez-vous des chirurgiens qui vous opèrent, quelquefois ils sont plus malades que leurs patients !

samedi 21 mars 2009

Logorallye (Cécile)


- Vraiment pas un temps à mettre un chien dehors.
- Même avec un anorak!
- Anorak mon cul, qu'elle lance, un chien avec un anorak, c'est bon pour les mémères du XVIème, c'est rien exotique!
- Tu l'as dit, le XVIème c'est pas bien conforme à nos habitus. Nous, les chiens, c'est pas des anoraks qu'on leur colle sul dos.
- ça, c'est pas des loulous du petit séminaire, dans le quartier, ici, tout feu tout flamme, les chiennes, c'est à ça qu'on les reconnait.
- Euh, c'est comme les cons, tu sais comment on les reconnait?
- Ben non.
- Ben, ils osent tout, là. Les cons.
- En parlant d'oser, tiens, en voilà un beau, qui ose tout. Le fruitier, la banane musclée, le nez de fraise, jt'en passe. Arpenter le trottoir avec ses rayures bleues, il veut se faire dédier une statue, ou quoi? "Abricot frais!" qu'y dégoise!
-Il n'a plus qu'à se faire greffer un martifouette au bras droit çuilà. Dans quel état il a mis Thérèse...
- Tu penses! Bientôt, on pourra lire le journal à travers.
- Videmment. Traîner sa carcasse dehors, d'un temps pareil, elle va finir au sapin, et alors le fruitier, il s'ra marron.

jeudi 19 mars 2009

Logo-rallye(Sandrine)



Contrainte: 10 mots à employer dans l’ordre – on peut conjuguer les verbes et accorder les adjectifs

Anorak – lancer – exotique – conforme – séminaire – oser – fruitier – dédier – greffer – travers


A Rachid

Je l’ai repéré tout de suite en entrant. Le professeur était affalé sur le comptoir, son anorak jaune fermé jusqu’en haut malgré la chaleur. Une fille aux cheveux décolorés lui lançait un regard professionnel et fatigué qu’il ne voyait pas, les yeux perdus dans son cocktail « Orange exotique », la main dans un bol de cacahuètes. Sa calvitie, son profil coupé à la serpe, ses doigts qui tapotaient nerveusement le rebord du verre ; le chercheur était bien conforme à la description que le prêtre du séminaire m’en avait faite.

Pourtant, en l’apercevant, j’ai eu un instant d’hésitation. Cet individu dont les pieds osaient à peine toucher par terre, ce quidam et sa boisson à l’arôme fruitier, était-ce bien le monstre que le curé m’avait chargé d’éliminer ? Mais j’ai vite compris que je ne pouvais pas me permettre de flancher maintenant, si près de remplir mon premier contrat. Pourquoi ne pas dédier une partie de mes gages à des œuvres caritatives tant que j’y étais ?

Tout à coup, le professeur s’est mis à tanguer sur son tabouret. On aurait dit un fanion dans la tempête. Ou plutôt, c’était comme si cet épouvantail en jaune avait été greffé au bois du siège et que le meuble rejetait ce corps étranger. Il est tombé la tête la première sur le carrelage. La fille décolorée a allumé une cigarette, pointé son menton vers le bol de cacahuètes et elle a grogné au patron : « Je crois que le Monsieur, il a avalé de travers. »

mercredi 18 mars 2009

TerCIDin



Qu’est-ce qu’un TerCIDin ?

C’est un poème écrit à trois mains (celles de CIDLARSEN), chaque vers est donné par un des CID suivant une contrainte que celui-ci se sera fixé au départ. Le schème du poème se compose de 3 strophes de 9 vers qui obéissent à une logique … mathématique !

SANCID décide d’écrire selon une contrainte qui est la suivante :
pré-vers ou alexandrin "à la manière de…"
CéCID décide d’écrire selon la contrainte du beau présent de Cidlarsen
ACID décide d’écrire suivant la contrainte de l’emprunt à Raymond Queneau


Or donc, le TerCIDin :

Au travers des barreaux, l’enfant rit pour l’oiseau
L’air de rien, décidé, sans laisser de larsen
Le tournesol a cessé de prier dans la chambre lointaine
Il délire, cassé en dièse
Le goudron c’est radical pour les bronchites
La toux fend ses poumons, crachote un joli son
Une niche de sons devenus inutiles
La cage s’ouvre alors, un arc-en-ciel en sort
Inane lancier décidé en ce sein sélacien

Cerné de dandies, indien en errance
Et le vent sur la route élevait la poussière
Aveuglant la Camarde armée de sa vraie faux
Son odeur d’haricots me monte à la cervelle
L’oiseau se perche haut sur la Mort et picore
De rares semences sans sel ni acide
La faux se change en fleur et l’effroi en candeur
Liesse dans le lard, dire idille sans si la ré,
On aperçoit alors des plumes à l’horizon

Quelle spire à peine atone en ces lits de bois
L’enfant fait un grand bond et reprend sa chanson
Air de l’alali, aria des canailles ralliées,
Canari, mets de la couleur à ta gaité
C’est de la soie, tes airs, rien à jeter,
Décrochez les wagons criait la primevère
Cris accrochant des bleus aux nerfs
Implacable tu pousses dans la nuit
Hors de moi ce petit que j’étais et qui vit.