lundi 28 octobre 2013

Ville intérieure imaginaire (Ande)




Avec la rue personne incontournable comme un jour sans pain
Un chemin sans nom précis comme un oubli quotidien
Près du passage qui sonne juste à l’oreille d’un frôlement

Avec une impasse pleine d’espaces et de contrechamps
Dans l’avenue où l’on croise tant d’individus inattendus
Le boulevard du néant Le boulevard du non-sens

Avec la place du rien stérile et abyssale
Sous une passerelle qui attire vers la vacuité et le vide primal
Un carrefour où des pactes se scellent par des silences protocolaires

Avec le sentier des espaces normés comme des voies toutes tracées
Et la galerie de l’espèce où l’on y trouve tant d’humains
Derrière l’esplanade des spécimens prototypes ou originaux c’est selon

Près du Grand Pont des êtres où vont les âmes errantes
S’en cadenasser aux grilles définitives

Avec l’amer qui reste en bouche comme une désillusion ultime
Un nomadisme intérieur urbain qui s’étire à l’infini.



dimanche 27 octobre 2013

Ville intérieure imaginaire (Cécile)

On me demande ici de composer en rue,
avec en boulevard, une linogravure
d'une ville qui ne serait pas trop dure
avec, passerelle pas encore parue

pas encore dessinée, cette impasse qui rue
ce passage couvert qui renferma Ben Hur
au quai on noya Buridan en sac de bure
la vierge la vivace ô venelle inconnue

ce n'est pas sans danger de peindre ainsi ma ville
le chemin que je suis a tôt fait de me perdre
Ce que je ne suis pas est un dodécaèdre

la voie que je dessine a pour prénom Cécile
avec elle nombreuse ponts et scintillement
ce n'est pas ma cité c'est un aboiement

Ville intérieure imaginaire (Sophie)


Avec cette passerelle qui me ronge encore ce soir
Et m'attire dans ce bon vieux lacis d'impasses
Je retournerai dormir sous ces ponts sans rivière
Épuisée de m'être pressée le long des boulevards
A la recherche de cette place, tu sais, qui donnait sur les Alpes
Et que nous appelions simplement le cours
Avec ses allées bordées de platanes et de lumières.
Je me perdrai encore à tous les carrefours,
Mes pas résonneront sans moi dans les rues obscures,
Ils effraient les oiseaux blottis sous les passages,
Et désormais seule sur ton avenue
Je poursuis ma route aveuglée par le silence

Avec ces questions qui creusent des sentiers dans mon crâne.