dimanche 27 décembre 2009

Transduction amoureuse (Ande)



Le vélo est l’école du vent.
On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.

Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.


Le vent amoureux

Le baiser est l’Éole des lèvres.
On compte deux sortes de zéphyrs amoureux : la brise objective et le souffle relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du coeur et le second est l’œuvre de l’amoureux tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus l’entiché fabrique du courant d’Amour.

L’aquilon du coeur est celui qui nous vient en pleine face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’Amour et la tendresse. Le jour où vous arrive une grande peine de coeur bien complexe dans la tête, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous pelotonnez dans ses bras et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte de vous pour repartir et aller vagabonder de nouveau.

Jeu de la conversation téléphonique (5)

La deuxième proposition de notre invité, Alain, à partir de la moitié de départ:

- Il marchera derrière ?
- Evidemment. Jamais devant.
- Lequel est le garde du corps, le chauve ?
- C’est l’autre.
- Il aura un gilet pare-balles ?
- En bois.
- C’est pas vrai ! ça alors ! Et par où il doit passer ?
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Alors je pourrais peut-être me placer un peu en biais, côté sortie
- Ne fais pas ça, malheureux.
- C’est pourtant comme ça que j’ai procédé pour le Niçois, souviens-toi …
- Je t’en suis vraiment redevable.
- En tout cas, pas d’erreur possible, j’ai sa photo.
- T’as pris le zèbre ?
- Au moins dix fois, avec le Nikon, zoom 300 mm
- Il tire un peu sur les côtés.
- Tu rigoles ! c’est vraiment l’appareil utilisable par tout le monde, « sauf les aveugles, ça va de soi » !
- Quel rapport avec Brassens ?
- T’as raison, restons sérieux ; j’aimerais bien d’abord explorer les lieux tout à l’heure une dernière fois.
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Et pour…l’opération, si on disait le premier lundi qui vient ?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Tu n’es pas pressé de voir la une des journaux !
- L’éloge funèbre ?
- Ouais ! avec la photo du client !
- Sur le dos ? Haha ha.
- Cette perspective n’a l’air de ne t’attrister qu’à moitié.
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Oui, les deux : ton flingue et ton chargeur. Pas de risque de fichier, pas de marques distinctives ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Le tarif est un peu plus élevé que pour le Niçois, mais, bon, tu comprends….
- Ça monte, normal
- Et puis toi, tu préfères faire appel à des pros, pas vrai ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ça n’empèche pas que certains, pros ou pas, n’ont pas de principe ! J’appelle ça des méchantes gens.
- Ça m’écœure !
- Avec moi, c’est réglo ! D’ailleurs, depuis l’affaire de Monaco, tu sais que …
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- T’inquiète pas, bientôt ses héritiers pourront ranger son gilet dans la penderie à ce fumier ! Un gilet en bois ! La vache !
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Je te trouve bien sensible ! Il n’aura pas le temps de gueuler, rien à craindre. Il faudra combien de temps pour rentrer à la villa ?
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Au fait , c’est bien Fredo qui conduira, hein ? Parce que moi, depuis avant hier, il ne me reste plus un seul point sur le permis !
- Merde !

vendredi 11 décembre 2009

Jeu de la conversation téléphonique (4)

La conversation de départ dont seule une moitié avait été livrée:



- Eric, c’est moi… le spectacle commence dans dix minutes. Je ne trouve pas l’entrée des artistes. Tu m’as bien dit que la porte était sur l’arrière ?
- Evidemment. Jamais devant.
- Ben là, je suis devant la porte jaune et elle est fermée.
- C’est l’autre.
- Quelle autre ? Il n’y a qu’une seule porte ici. Une porte jaune en métal.
- En bois.
- Mais elle est où ta porte en bois ?
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Je crois que je vais passer par l’entrée principale.
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Je sais, c’est l’heure où ils ferment les portes au public, mais je commence à avoir froid, moi. Quelle idée, aussi, d’accepter de te remplacer au pied levé…
- Je t’en suis vraiment redevable.
- Oui, je sais, Tarzan, c’est dur à jouer avec une jambe dans le plâtre… Mais ce costume n’est pas vraiment ce qu’on fait de mieux au mois de décembre.
- T’as pris le zèbre ?
- Non, la panthère, le slip en zèbre était mité.
- Il tire un peu sur les côtés.
- La prochaine fois, essaie de me refiler un rôle plus habillé… je ne sais pas, moi… Cheetah ? J’aurais l’impression de jouer « gare au gorille » plutôt que ta comédie musicale à la mords moi le..
- Quel rapport avec Brassens ?
- Je disais ça juste comme ça. Il faut que je me dépêche, là… Ah, voilà une porte en bois. C’est tout vert.
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Je parlais de la couleur. Attends… oui, c’est bon, elle s’ouvre. Et après ? Là, je suis devant un ascenseur. J’appuie sur quel bouton?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Faudrait savoir. Quel étage ? J’appuie sur le « 2 ». J’espère que c’est bien le chemin vers les loges…
- L’éloge funèbre ?
- Très drôle ! Tu te rends compte que je vais rater le lever de rideau, perdu dans les méandres d’un théâtre minable de banlieue, avec seulement un slip de Tarzan sur le dos.
- Sur le dos ? Haha ha.
- J’ai l’impression que ça ne te contrarie qu’à moitié de ne pas jouer ce soir… Je me trompe ?
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Oui, je suis arrivé dans les coulisses. Il y a du bruit, la salle a l’air pleine… tu entends, derrière ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Ouh là là, ça y est, j’ai le trac…
- Ça monte, normal..
- T’as pas peur, toi, avant d’entrer en scène ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ecoute, là, il va falloir raccrocher. Il y a déjà Josiane qui me fait des grands signes paniqués. Et puis Sylvain, le « metteur en chant », comme il dit lui même.
- Ca m’écœure !
- Tu y vas fort, après tout, c’est lui qui me fait bouffer ce mois-ci. Il a accepté tout de suite que je te remplace, quand même.
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Quoiqu’il en soit, faut que je m’entraîne encore une fois à passer de liane en liane avec une seule main, parce que j’étais pas vraiment au point, à la générale…
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Aaaaaaayayaaaaaaaaa Yayayayaaaaaaaaaaaaaaa. Impressionnant, hein ?Avec un organe comme celui-là, ils voudront me garder, même après ton retour, fais gaffe ! Aaaaaaayayaaaaaaaaa Yayayayaaaaaaaaaaaaaaa.
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Du plâtre, oui… haha ha. Allez, salut, vieux, je te rappelle demain pour te raconter.
- Merde !

Je de la conversation téléphonique (3)

La réponse de Cécile à la moitié de départ:

- Allo ! Je t’ai vu dans le train, tu étais dans le wagon de queue.
- Evidemment. Jamais devant.
- Tu étais drôlement encombré, tu as acheté un Buffet ?
- C’est l’autre.
- Ah, je confonds toujours. Je veux dire : tu as acheté un Dubuffet ? Tu as fait chauffer ta carte bleue dis donc ! Tu n’as pas fait un chèque au moins…
- En bois.
- Oh non ! C’est encore moi qui vais intercéder auprès du banquier, comme si je n’avais que ça à faire. En plus je me demande comment je vais le coincer, monsieur Sinistrose.
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- C’est pas discret discret, je ne vais jamais pouvoir l’impressionner dans un lieu aussi passant.
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Oui, figure toi que je n’ai pas tellement le choix, ce ne sont pas mes charmes qui l’intéressent tellement. Je vais le menacer de lui péter un genou. Ou si tu préfères, je lui envoie Jessica.
- Je t’en suis vraiment redevable.
- J’espère bien ! Enfin c’est l’après-midi, Jessica ne travaille pas. Je vais lui offrir un petit quelque chose, sinon elle va me encore faire de l’hystérie, je la connais.
- T’as pris le zèbre ?
- Non, j’ai pris le panthère, elle aime mieux. C’est plus classe pour un legging.
- Il tire un peu sur les côtés.
- C’est qu’elle le remplit bien, c’est tout, à l’endroit où le dos r’semble à la lune.
- Quel rapport avec Brassens ?
- Tu ne vois vraiment pas ? Je te fais un dessin ou je t’envoie chez l’ophtalmo ?
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Tu n’es pas vraiment en position d’être cynique, tu vois. Non, à ton avis, lequel lui fera le plus plaisir ? Une fringue ou un parfum ? Parce que c’est bientôt Noël, aussi.
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Le deuxième, le zèbre, ou le troisième sur la liste, c’était Nuit de Chine.
- L’éloge funèbre ?
- C’est pas parce que tu as des comptes à rendre dans le XIII ème que tu dois accabler tout ce qui a l’air un peu pékinois. Tu ne m’aides pas beaucoup, elle va te rendre service, et à cause de tes trafics la pauvre n’a plus rien à se mettre.
- Sur le dos ? Haha ha.
- Oui, sur le dos. Qu’est-ce que tu t’imagines. J’en ai marre de tes sous-entendus, de tes airs de n’y toucher…
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
- Ils vont bientôt arriver. Tu es sûr que tu n’as pas gardé un peu d’argent à gauche ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- C’est malin. Si on n’était pas là, tu n’aurais plus qu’à boursicoter comme un minable père de famille. Au moins tu consulterais ton iphone pour autre chose que connaître le cours de la météo.
- Ça monte, normal..
- T’as pas l’impression que c’est un peu indécent, tous ces gadgets, là, de geek qui n’en peut plus mais, alors que tu nous manges sur la tête.
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Mais c’est dégoûtant ! Alors pour toi, il n’y a pas de famille qui tienne, pas d’amis, rien que de l’intérêt partout ! Mais c’est bientôt Noël, Jean, réagis !
- Ca m’écœure !
- C’est facile, d’être écoeuré, dans ta situation, tu t’en sors bien. Et c’est pour qui, ce Dubuffet ?
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Oui. Le costume de bandit t’est un peu trop large quand même, mon petit. Tu n’as pas la carrure, c’est Jessica qui porte la culotte à ta place.
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Quoi le cri ? Ah non, ne compte pas sur moi en février, Munch et la Norvège, c’est pas mon rayon, et puis c’est un sacré budget, cette fois. Ça se prépare, et sérieusement.
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- Oui, en effet. Tu me mets au pied du mur aussi. Mais essaye d’être à l’heure pour le réveillon, et puis n’oublie pas les huîtres, hein !
- Merde !

Jeu de la conversation non-téléphonique (2)

La réponse d'Ande à la moitié de départ:


- Hello, t’as réussi à te garer facilement ? Pas sur le bateau j’espère !
- Evidemment. Jamais devant.
- Pas trop difficile de conduire sans ton bras gauche ?
- C’est l’autre.
- Ah ! excuse-moi ! Ces prothèses en silicone sont si bien faites maintenant !
- En bois.
- Comment ça en bois ! Tu vas pas me dire que c’est du bois ! Ben mon vieux, c’est super bien fait ! Bon, mais pose donc ton sac dans le couloir !
- Entre la baie vitrée et l’escalier.
- Si tu veux. Dans le couloir ou entre la baie vitrée et l’escalier, c’est égal. Bon, je vais nous préparer un petit remontant des familles avec du curaçao !
- Ne fais pas ça, malheureux.
- Pourquoi donc ? T’aimes plus le curaçao ? Ah oui, j’oubliais, t’es devenu allergique le jour où Katie t’as quitté. J’me souviens que ce jour là, t’as bu 53 cocktails d’affilés, j’ai même dû t’amener aux urgences !
- Je t’en suis vraiment redevable.
- Dans ton délire tu me posais la même question sempiternellement !
- T’as pris le zèbre ?
- Oui ! c’est ça ! T’as pris le zèbre. Je suppose que tes souvenirs de safari avec ta Katie te taraudaient. Bon, mais comment tu fais avec ta prothèse, ça doit être coton - que j’suis drôle ! - de tenir un fusil pour abattre des zèbres. Comment fais-tu maintenant ?
- Il tire un peu sur les côtés.
- Tu continues à chasser avec un fusil qui tire sur les côtés ? Fais gaffe ! c’est dangereux ! et gare aux gorilles !
- Quel rapport avec Brassens ?
- Chais pas ! rapport au fusil, aux animaux ! Bref, tout ça quoi ! Bon, j’ai que du curaçao à la maison. On va s’en jeter un au bistrot à côté, si c’est ouvert ?
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
- Quel verre je prends ?
- Prends le deuxième… ou le troisième.
- Ah bon ! Tu veux être aux premières loges pour une super beuverie !
- L’éloge funèbre ?
- Toujours aussi drôle ! pourquoi pas celle de ta concierge que t’as dans le pif !
- Sur le dos ? Haha ha.
- Ouais, sur dos en plus ! Allez on le vide ce verre avant que les footeux arrivent pour la troisième mi-temps ?
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là ?
- Non, pas encore ! Tu les as repérés ?
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
- Eh dis-moi, c’est normal, je commence à voir double ?
- Ça monte, normal.
- Faut dire j’en suis bien à mon quinzième verres ! T’as l’habitude de picoler, toi ?
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
- Ben moi, ça dépend pas de ça du tout !
- Ca m’écœure !
- J’vois pas pourquoi ! Tiens, rappelle-toi l’hosto !
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
- Ouais, je sais, tu l’as déjà dit, n’en rajoute pas ! Dis, j’espère que les peintres sont des bolides ! ARRRGHH !
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
- Ouais, chai plus c’que j’dis ! Depuis kankonéla ?
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
- J’en chuis ravi tu chai ! et bourré auchi !
- Merde !

Jeu de la mi-conversation téléphonique (1)

Jeu propagé par les Papous dans la tête: il s'agit de reconstituer la moitié manquante d'une conversation téléphonique.

Voici la moitié suggérée par Sandrine à ses accolytes:

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- Evidemment. Jamais devant.
-
- C’est l’autre.
-
- En bois.
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- Entre la baie vitrée et l’escalier.
-
- Ne fais pas ça, malheureux.
-
- Je t’en suis vraiment redevable.
-
- T’as pris le zèbre ?
-
- Il tire un peu sur les côtés.
-
- Quel rapport avec Brassens ?
-
- A cette heure-ci, oui, c’est ouvert.
-
- Prends le deuxième… ou le troisième.
-
- L’éloge funèbre ?
-
- Sur le dos ? Haha ha.
-
- Qu’à moitié, tu l’as dit. Ils sont là?
-
- Non, rien. Ni derrière, ni devant.
-
- Ça monte, normal..
-
- Des fois. Une question d’habitude. Mais ça dépend aussi du cadre, bien sûr.
-
- Ca m’écœure !
-
- Une vieille dette... qui m’a sauvé la vie.
-
- J’espère que les cintres sont solides ! Et le cri ?
-
- Trois heures, tout au plus. Mais tu me tires une belle épine du pied.
-
- Merde !


Cliquer ici pour voir la proposition d'Ande, ici pour celle de Cécile et pour voir la conversation originale.