lundi 20 décembre 2010

Transduction neigeuse du texte d'O.S (Ande)










La neige est compacte. Lisse. Superbe.

Parfois, pas le moindre sillon pour la souiller.

Pas la moindre pomme pour lui dessiner un œil.

Pas le moindre nain pour venir perturber la Blanche.

Elle bombe le torse.

Et parfois on l’appelle The Snow White, La Blanche Neige.

Lorsque les bourrasques sont vigoureuses et que toute progression pédestre est impossible,

Il reste une distraction. Unique. Ultime.

L’exutoire des grands cas.

Vous prenez une boule de neige.

C’est une simple boule de neige, sphérique et potelée.

Un traquenard à gogos.

Vous la lancez sur le badaud qui brave les éléments,

Malgré tout.

Voilà, elle est envoyée.

En votre for intérieur, vous vous surprenez à penser à une petite échelle de trois stupidités du même ordre à faire.

Vous attendez.

Vous posez le pied sur la marche supérieure du muret derrière lequel vous vous êtes réfugié.

Et vous chargez lentement tout le poids de votre corps sur cette mince margelle.

Très lentement. Tout geste brusque peut trahir votre position.

Progressivement, votre poids se déplace à l’aplomb du muret.

Au fur et à mesure, le muret enneigé s’enfonce et votre prise ne s’en trouve pas consolidée.

Encore plus lentement, vous basculez.

Évitez à tout prix de regarder sur quoi vous reposez entièrement.

L’air vibre et vous tombez, tête la première dans une infâme bouillasse.

Le passant glousse, pouffe, s’esclaffe, se gondole.

Vous vous étalez de tout votre long.