dimanche 27 décembre 2009

Transduction amoureuse (Ande)



Le vélo est l’école du vent.
On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.

Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.


Le vent amoureux

Le baiser est l’Éole des lèvres.
On compte deux sortes de zéphyrs amoureux : la brise objective et le souffle relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du coeur et le second est l’œuvre de l’amoureux tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus l’entiché fabrique du courant d’Amour.

L’aquilon du coeur est celui qui nous vient en pleine face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’Amour et la tendresse. Le jour où vous arrive une grande peine de coeur bien complexe dans la tête, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous pelotonnez dans ses bras et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte de vous pour repartir et aller vagabonder de nouveau.

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