samedi 6 février 2010

Poème le Dormeur du val revisité par Teff (dit Gégé, invité par Ande)


Le dormeur du bal

C'est un trou de verdure où chante une bachelière,
Accrochant mollement aux gerbes des haillons
D'argent ; où les canettes, de la montagne de bières,
Fuient : c'est un petit bal qui mousse de pochetrons.

Un punk, jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais vomi bleu,
Dort ; il est étendu dans sa gerbe, sous la nue,
Vert dans son lit pâle où la musique pleut.

Les pieds dans la boue, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant tombé dans les pommes :
Nature, berce-le drôlement : il a froid.

Les effluves ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans les canettes, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux litres de rouge au côté droit.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour
Votre Dormeur du bal ressemble étrangement au Dormeur Duval écrit dans une publication du Lycée Carriat de Bourg en Bresse dans les années 70. Il commençait par : C'est un trou à ordures où chante une vielle cafetière ... et se terminait par : Il a deux litres de rouge au côté droit.
Etrange non ?

Anonyme a dit…

D'accord avec Anonyme!

J'aimerais beaucoup retrouver ce texte (paru dans Actuel à l'époque),car il ne m'en reste que des bribes.
C'est un trou à ordures où chante une cafetière,
résonnant follement dans les ruines des camions
(blanc)
C'est un merdier énorme plein d'odeurs à la con.
Un homme, vieux, bouche ouverte, et tout nu, dort,
Il s'en fout que cela pue.
La vessie dévorée par d'énorme mouches bleues...
(blanc)
... grimaçant comme grimaçait Napoléon malade,
(blanc)
Il a deux litres derouge au côté droit.

Ce qu'c'est qu'la vieillesse...

Anonyme a dit…

Le texte a été publié dans le N° 58 du magazine ACTUEL d’octobre 1975 (en fait, le tout dernier numéro !)

Le Dormeur du val d’A. Rimbaud revu et corrigé

C’est un trou à ordures où chante une vieille cafetière,
Résonnant follement dans les ruines des camions.
Nid d’argent et de merveilles pour les chats de gouttières,
C’est un merdier énorme, plein d’odeurs à la con.
Un homme vieux, bouche ouverte et tout nu,
La vessie dévorée par d’énormes mouches bleues
Dort. Il s’en fout que cela pue,
Pâle en ce lit de boue, où les hommes vont peu.
Les doigts de pieds enfoncés dans les oeils, il dort
Grimaçant comme grimaçait Napoléon malade.
Nature : regarde ce grand enfant… C’est de toi ?
Les relents de font pas se gonfler sa poitrine,
Il dort dans le soleil, les doigts dans les narines
Tranquille, il a deux litres de rouge au côté droit…

Rockin’ Yaset

DrMonola - Février 2013

Anonyme a dit…

En repassant par là, je vois ces commentaires.
Ne retrouvant plus le poème vue dans Actuel, j'ai refais à mon idée un pastiche.
Bravo pour cette sagacité.
Teff dit Gégé