- Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
- Courir à point nommé ?
- Il paraît que le bruit court encore. Et la musique alors ?
- Le bruit aurait donc des jambes (ou des pattes).
- Ce n’est pas la course qui fait l’homme. De là à dire que la course n’est pas naturelle, il n’y a qu’un pas.
- Courir à perdre la laine.
- Courir, c’est pour les moutons.
- A supposer que l’expression « Courir comme un dératé » ait une histoire, je préfère à celle-ci courir comme un époumoné, ou mieux, courir comme un écoeuré.
- Ce qui nous ramène encore à des histoires de lapin, de fontaine, de tortues, courir, c’est le bestiaire à l’entrée du genre humain.
- Emile Zatopek est certainement le personnage central du Courir de Jean Echenoz.
- Qui serait le mien ?
- Perec ?
- Courir ventre à terre,c’est se passer de jambes.
- Courir ventre à terre, c’est écrire nez à écran.
- Courir ventre à terre, c’est danser sans musique.
- Et on appelle ça de l’urgence.
- J’accours (au jardin).
- Se préparer à courir, c’est courir plus lentement.
- Les marathoniens ne courent jamais un marathon pour préparer un marathon.
- Les romanciers n’écrivent jamais de roman pour préparer un roman.
- Ils font donc du demi-fond ? Fondent-ils les fondements de la course ?
- Je m’essouffle.
- C’est le 42ème qui compte.
- Le sang court dans les veines. Lui aussi, le 42ème ?
- Courir à toute bride, à bride abattue Aller librement ici ou là; vagabonder.
- Ah ah, et on dit que c’est se faire violence ?
- Liberté = violence ?
- Comme les lapins, je trouve tout ça admirable.
- Le temps court.
- Pas toujours assez vite.
- Souvent trop.
- Tempus fugit ? Penser à régulariser son allure.
- Et avec tout ça l’assassin court toujours, l’assassin court encore.
- Par les temps qui marchent ? Par les temps qui piquent un sprint ?
- Par les temps qui entament un virage à la corde, je ferais mieux de rester au lit.
- Et si je me trompe et que se préparer à courir, c’est ne plus bouger ?
- Courir : respirer mieux.
- Courir : finalement ne plus respirer.
- Courir la gueuse : mais que c’est laid.
- Courir après un verre de bière belge ?
- Courir = ligue antialcoolique ?
- Courir sur ses trente ans : terrain instable et mouvant.
- Faire courir quelqu’un, ce n’est pas toujours être son entraîneuse.
- Courir, partir. Partir, peut-être arriver ? Oui, là est l’embarras.
- Voit-on à la lecture que cette note préparatoire a été rédigée à la course ?
- Attention à ne pas confondre course et courte.
- Sinon vos jambes vous le rappelleront.
- On peut courir après un homme, on peut courir après une femme.
- On peut courir après plusieurs.
- On peut courir plusieurs fièvres à la fois.
- Quoi, « Zatopek » ?
- La course en anaérobie, la course en aérobie, je propose une course en aérobic.
- « La compétition est le lieu d'aboutissement de l'entraînement, la confrontation avec l'autre ou avec ses performances antécédentes ». Comment devenir schizo en 20 leçons.
- Où la course à pied devient politique. Jogging présidentiel.
- Lacer les chaussures.
- Pourquoi des chaussures aussi laides pour s’envoler ?
- Jim Courier [courir] : comment votre patronyme vous enferme dans une cage à lapin en terre battue
- Ou bien ralentir.
- Petite pause. Je m’étire.
- « Course immobile, dans sa roue, du rat de laboratoire » (Frédéric Forté)
- La course est essentiellement une activité extérieure.
- Exception notable : le rat.
- Exception notable : note 48.
- Mais chacun fait comme il veut.
- Ces 99 notes préparatoires au geste de courir n’avancent pas bien vite.
- Ces 99 notes préparatoires au geste de courir sont en anaérobie. Elles puisent dans leur matière. La preuve :
- (…)
- Quoique, vu la distance, ces 99 notes préparatoires au geste de courir feraient bien de passer en aérobie.
- Mieux vaut tenir que courir. Mais tenir quoi ?
- La distance ?
- Queneau en coureur de fond urbain.
- Courir les rues. Le contraire exact du commun.
- Je sue à grosses gouttes, Eugène.
- Trouver un deuxième souffle.
- Comme s’il y en avait un troisième.
- « Une femme est comme votre ombre, courez après, elle vous fuit ; fuyez-la, elle vous court après ! ». Comment Musset réinvente « fuis-moi je te suis » en baskets.
- Marche aussi avec les hommes.
- Entre un cours et la course. Vertu du lipogramme royal ?
- Quitter les courses pour les ourses. Pas classe.
- Footing du dimanche matin presque vagal. Euh, presque banal.
- Courir la prétantaine (la prétrantenaire) et voilà : malaise.
- La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité, dit LaRochefoucault.
- Bof, tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute, alors c’est pas la peine de courir.
- Cette 84ème note ne prépare pas grand chose, si ce n’est la chute finale.
- Comme dirait Lénine.
- On pourrait parler de la très longue course du président Mao.
- Mais la course en col bleu, c’est dur.
- Inspiration.
- Absence d’inspiration.
- Point de côté.
- Le point de côté c’est la digression.
- Ces notes commencent à me courir sur le système.
- Où l’on remarque que le lecteur est vraiment endurant.
- Ou qu’il est hors course.
- Peut-on courir partout ?
- Peut-on courir avec tout le monde ?
- On peut courir partout mais pas avec n’importe qui.
- On ne peut pas courir partout.
- Courir c’est arriver un peu.
2 commentaires:
Je n'ai pas eu à me déplacer en effectuant un mouvement successif et accéléré des jambes pour lire ces 99 notes. Je n'ai pas été essoufflée à la lecture de celles-ci ... j'ai cependant été soufflée par tant d'imagination et d'inventivité concernant cette activité diabolique ! Bravo ! Acid
J'aime deviner d'une note à l'autre celle qui suit. C'est plus drôle que l'inverse. Et ça marche souvent. Même au pas de course.
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