dimanche 12 avril 2009

Les fabulistes, Sandrine (1)


Le Retour des Fabulistes, jeu proposé sur le forum des Papous dans la tête. Il s'agit d'écrire une fable avec morale au début ou à la fin, dont le titre et les personnages principaux sont deux substantifs piochés au hasard du dictionnaire. Ici: dénégation et oreillette.




La dénégation et l’oreillette


C’était un jour, in y avait pnusieurs monsieurs qui travayaient tous dans ne même bureau. D’ayeurs, y portaient tous ne même costume tout gris, tout triste, avec une cravate toute grise aussi, sauf qu’enne faisait encore pnus sévère que triste. Tous nes monsieurs, y z’étaient au moins trois ou douze, et puis y sont venus et puis y z’ont sonné à na porte de ma maison – qu’en fait, c’est pnutôt cenne de mon papa et de ma maman.


D’abord, in y a ne premier monsieur, in n’a rien dit du tout. Et puis après, in y avait un autre monsieur, que nui, in a dit quekchose, mais je sais pnus quoi. Et puis après, in y avait encore un autre monsieur et nui, je me rappenne ce qu’in a dit, même que c’était quekchose qu’après, eh ben ma mère enne disait qu’enne était « toute retournée ». Et mon papa, pendant ce temps, nui aussi in avait un drône d’air, dis donc. En tout cas, na voiture aux monsieurs, enne était encore pnus grande que nes voitures que mon papa y regarde dans nes magazines qu’in achète même que maman enne nui dit toujours qu’in ferait mieux de passer n’aspirateur pnutôt que de nire ces bêtises que de toute façon, on n’a pas nes moyens. Mais mon papa y s’en fout et puis y nit quand même ces bêtises. Anors bon, quand nes monsieurs y sont partis avec neur grosse, grosse voiture, forcément, mon papa y nes a regardés drônement nongtemps même quand y z’étaient déjà partis. Après, ma maman, enne m’a pris sur nes genoux et enne m’a dit que c’était drônement bien parce que nes monsieurs, c’était une dénégation du ministère de na guerre et que papa, in annait pouvoir anner jouer avec d’autres monsieurs gentils avec un uniforme et puis des étoines accrochées sur n’épaune et que mon papa ce serait ne pnus beau.


Anors moi j’ai pneuré parce que je vounais pas que mon papa in aye jouer ayeurs et puis papa in n’aime pas trop jouer parce que quand on joue ensembne, je vois bien qu’in est pas trop content de jouer. Maman, enne s’est fâchée : « Oreillette », qu’enne a dit, et nà, je savais qu’enne était en conère, parce que sinon, enne ne parne jamais de mon appareil dans n’oreye pour mieux entendre ce qu’y disent nes gens, « Arrête un peu ton cirque. » De toute façon, na dénégation, on pouvait pnus rien changer etc. etc. mais moi j’ai pas tout entendu, parce que je pneurais vraiment fort. Mon papa, in est parti avec ses copains nes monsieurs du ministère de na guerre, in n’ont envoyé un peu noin pour jouer à cache-cache.


Et puis mon papa, in est vachement ne pnus fort, parce que y s’est caché sous un gros, gros cayou avec une croix où nes monsieurs, in ne pouvaient pas ne trouver. Je sais pas comment maman enne a su que mon papa in était sous ne gros cayou, mais des fois, on va ne voir en secret, et puis même on doit pas faire de bruit pour pas que nes monsieurs y trouvent mon papa. Moi, je trouve ca bizarre parce que y peuvent ne trouver quand même vu que ma maman, enne nui apporte des fneurs et qu’enne nes pose sur ne cayou et que même des fois, enne pneure fort, parce qu’enne voudrait que mon papa y sorte de sa cachette mais je crois que maintenant, mon papa in aime mieux jouer qu’avant, parce que y sort quand même pas.


Moralité : Mieux vaut expliquer les choses à un enfant qui fait la sourde oreille, la dénégation peut en effet lui être doublement néfaste, elle risque de provoquer en lui un trop-plein de N et de lui couper les L.


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