dimanche 10 novembre 2013

Transduction à l'inverse de "La Nuit" texte de JJ (Ande)

 Texte de Jacques Jouet,  un extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, paru dans Mek-Ouyes amoureux chez P.O.L. http://zazipo.net/


"La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus, s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière."

Un jour, lorsque j’aurais fermé le bec de cygne,
Je pourrais écouter l’eau couler en moi.
Lorsqu’il y a l’eau qui ruisselle,
L’eau n’a plus d’importance en soi.
L’eau vivifie.
Ce matin, entends la terre qui chante
Ses venelles confidentielles pour tous !
Elle a planté ses racines de rouvre,
Avec de sobres écussons aux bords grignotés.
Elle réchauffe.
Evidemment, je suffoque un peu, je m’enferme,
C’est le temps du labeur, de la mise à l’ouvrage !
L’océan est présent  dans ma conscience,
Mais la terre est bien ancrée dans une actualité brulante.
Je m’attends à reprendre les affaires dans l’instant, précipitamment.
Regarde ses armoiries, que l’on imagine accrochées aux chênes,
On les perçoit, elles disparaissent, s’envolent avec le vent de l’automne,
S’il faut accorder du crédit aux saisons et au temps des conserves.
Je m’oublie un moment dans un songe … 

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