dimanche 19 octobre 2008

Sonnet antonymique d'après le Dormeur du val (Sandrine)

Le veilleur du mont

C'est un tas de désert où se taisent les roches,
Défaisant sagement des pierres l’apparat
De toc ; où le terne, du modeste vallon,
Meurt : c'est un très haut mont asséché par la nuit.

Un vieux réformé, yeux clos, d’un bonnet coiffé,
Et la gorge aride de la moiteur du ciel,
Veille ; il est debout bien droit, sur les rochers,
Hâlé sous son toit noir où les ténèbres luisent.

L’esprit dans les nuages, il veille. Pleurant comme
Pleurerait un grison vigoureux, il s’étire :
O art, glace-le d’air vif : il transpire.

La puanteur ne laisse pas son corps de marbre ;
Il veille dans le sombre, le pied posé à plat,
Agité. Il a une bosse noire au dos.

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