lundi 28 février 2011

La lettre M (Ande)



« M »

Quatre-vingt-dix-neuf raisons de choisir...

la lettre " M " comme poème minimaliste

1- Mmmm !

2- Quand on la prononce, on l’aime déjà !

3- En langage texto ça veut dire que l’on tient à l’autre

4- Marcel !

5- Moi je connais le nom du Mois

6- M…

7- Do Ré Mi Mi Mi Mi Mi Fa Sol La Si Do

8- Monovocalisme « M »

9- « M » mieux !

10- Dans « Mèche », si on le remplace par : B, S, P, D, L, on obtient tout autre chose

11- M le Maudit

12- Les soMMets des Montagnes

13- Maman !

14- Elle est Marine la Brise de Mallarmé

15- Magie magnifique Mes mains majestueuses massent maladroitement mes mots Manœuvres mêlées Mensonges merveilleux Moitié moins moqueurs Murmures mystérieux … Mystifiés ?

16- Mouvement mélodique … Musique

17- Merci ! ou … Misaotra !

18- Macbeth

19- Marathon (Wo)Man

20- Madagascar

21- 13ème lettre de l’alphabet … le 13 : porte-bonheur et Premier !

22- Pour ma part, je prendrais plutôt du « Manioc » que du « Fenouil »

23- Mah-jong

24- Malentendus ?

25- Meuh … fait la vache !

26- Mauve Magenta carMin verMillon outreMer Mais pas Marron, non !

27- En avoir une bonne et la fixer. On peut y graver, y imprimer, la cultiver. Quand on la perd, on est fort marri. C’est dans ces moments que l’on a besoin de son aide…

28- Mnémosyne, la Mère des Muses

29- Mozart

30- Moët et Chandon

31- Métrique moderne Mots rimés Mesures Monosyllabe Rimes masculines

32- Multiplicité

33- Déviré du Grec « mu »

34- Montre

35- « The Misfits »

36- Mandoline Mandore Musette Mirliton Martenot

37- Mais il est où le mois de Mai

38- Mystère

39- Lettre qui s’étiiiiire : mmmmmmmmmmmmmmmmmmmm …. !

40- Mondrian Magritte Manet Monnet Masson Matthieu Matisse Michaux Metsu Mieris

41- Maintenant

42- « Je dis Aime Et je le sème Sur ma planète Je dis M Comme un emblème La haine je la jette
Je dis AIME, AIME, AIME »

43- Monovocalisme

44- Est fou de …

45- « J'adore, j'adore, j'adore, j'adore, j'adoreeeeeeeeeee Et je coupe le son Et je remets le son Et je coupe le son »

46- Modigliani et Man Ray à Montparnasse

47- « M » : un « W » … à l’envers ? … Que vient faire Perec dans cette histoire ?

48- Méprise

49-

50- Les Autres et Moi

51- Le matin … la Rosée qui se dépose sur les Myosotis

52- Mars

53- Mettre à la Mesure

54- Mat … aux échecs ?

55- Miel mon sari !

56- « mutatis mutandis » plutôt que « ceteris paribus »

57- Frottement Glissement Soulèvement Balancement Oscillation Ondulation Tangage Va-et-vient Tremblement Frisson Contraction Secousse Spasme Remous Translation Rotation Révolution Essor Mouvement

58- Minuscule ou minimaliste … le poème !

59- Les Monostiches de Maréchal

60- Rien à ajouter ni à enlever dans le poème minuscule

61- La Maîtresse en Maillot de bain

62- Le poème « T » a déjà été écrit par F.L.L

63- « La Marque Jaune » où Mortimer aidé de Blake poursuit Olrik contrôlé par Septimus

64- Madame, Mademoiselle, Monsieur… Mon Soir !

65- Morillons, LA rue des objets trouvés

66- On ne peut même pas dire : « en un mot ce serait : … » !

67- Marmelade like the Lady

68- Quand on pose les deux mains sur le cou, on sent les cordes vocales vibrer.

69- Marilyn Monroe

70- Michèle Ma Belle sont des Mots qui vont si bien enseMble la la la la …

71- M qui apaise

72- M & M’s

73- Millefeuille et mille feuilles

74- Les Mouettes dorMent Mieux à Morlaix

75- Mais où est donc Ornicar ? … Mais où est-il donc passé ce Mec ?

76- La lettre qui fait trois ponts

77- J’ai connu un et une Marion

78- Le Macadam est un plat à base de Morue

79- Une poésie des gouttes d’eau.

80- Mange-moi !

81- Möbius et son ruban … ça donnerait : « MMM … » ou « Aime Aime Aime … » à l’infini, avec des images miroirs qui seraient respectivement « WWW … » et « Haine Haine Haine … »

82- Money de Pink Floyd

83- Dans hoMMe il y en a deux, étoNNaNt NoN !

84- Macaron aux marrons : Mélange 125 g de poudre d'amande et 200 g de sucre glace. Monte quatre blancs d'oeufs en neige avec du sucre en poudre. Mets du colorant alimentaire. Mélange délicatement. Macarons avec une poche à douille tu feras. Minutes de cuisson : 12 à 180°c tu réussiras. Marron est la crème faite maison, que tu y mettras, pour les garnir. Mange et déguste ensuite.

85- Quels Maux cachent les Mots ?

86- Au-delà de la lettre ou du mot, l’absence a une existence.

87- « Maman, je ne trouve pas Mon pantalon à Manches courtes ! »

88- Entre Hélène ! ou … entre « L », « N » …

89- m pour masculin, f pour féminin

90- Avec le [ o ] il ne fait qu’un en Sanskrit c’est le « aum », syllabe considérée comme le son originel, primordial, à partir duquel l'Univers se serait structuré. Le « a » la veille, le « u » le rêve, le « m » le sommeil.

91- Retour à la raison 48 : Myosotis où es-tu ?

92- C pa Mal1 mé J’M HT 1 Max 2 Mach1 a mé Mom !

93- Il y a neuf jambes dans un Mammouth … !

94- « M » est un poème qui est à la fois la partie et le tout du poème.

95- M miaule et minaude

96- On pourrait faire aussi une Morale Météorologique, non ?

97- Non pas cent mille milliards de poèmes … mais un !

98- M + M = 2M et M x M = M²

99- Miam !!!

jeudi 24 février 2011

La lettre O (Sandrine)

Poème à la limite:

O

*****

99 bonnes raisons

1. Débordement du oh là là !

2. Tu pOurrais être une bOuche Ouverte d’étOnnement.

3. O qui gronde.

4. « Oder ? » ou alors « ou bien ? », or not !

5. Le Saint-Nicolas germanique secoue sa clochette en chantonnant « hohoho ».

6. O comme oups !

7. Origami

8. O grommèle.

9. O qui stagne.

10. Toujours plus O.

11. O le con !

12. La raison 11 découle peut-être de celle qui la précède.

13. lettre écarquillée

14. Ornicar, où es-tu ?

15. l’O et l’R deux éléments difficilement séparables

16. Interjection primaire

17. omoerectus

18. « Oje mene ! » se prononce « o yé mé né » mais est quasi intraduisible

19. octobre octogonal octopus

20. tOréadOr tOn cul n’est pas en Or, souvenir de récré, un air de Bizet

21. omettre sans oublier

22. annus OOOOrribilis

23. ?

24. Oh !? pour : stop ! sans blague ? ah bon ? et la jouissance

25. en songe et mensonge (mais aussi éponge)

26. avec des C, il fait coco

27. omerta ?

28. Olé à Gineuse

29. B.A. : une obole
30. Vérifier que le périmètre d’un O est bien 2Πr, où r est le rayon.
31. O ne se tait jamais, même sous les coups de H muets.
32. un rond dans l’O est une tautologie, non ?
33. en cul de poule
34. Bovozokomosorpotopordo
35. dans tous les bOuquins et les e-bOOks.
36. premier signe dessiné avec application après le trait trop droit du i.
37. O+O = la tête à Toto
38. O peut se crier sur tous les tons
39. trop souvent éclipsé par le A
40. avec des Z, comme zozo.
41. O É O É matelot, matelot navigue sur les flO.
42. lettre en mouvement. circulaire, comme de bien entendu.
43. a minima
44. beau bobo, beaux boas
45. En tout cas, on peut t’appeler dans un bois.
46. …
47. ohmm pour méditer.
48. O comme OazO s’envole.
49. rigolo
50. deux L pour ton lolo, Colas mon petit frère.
51. bien que double, tu disparais dans football.
52. Sans toi, le U français n’est qu’un U, pas super. Tu en fais un houx.
53. méga Ω!
54. existe-il des langues sans le son O ?
55. oui, oie, ouïe, ouille ouille ouille !
56. chat-o, rat-o, crap-o
57. Do à gratter (pour les guitaristes)
58. déclaration universelle des droits de l’O
59. Pour un textO, appuyer sur la touche n° 6
60. sole mio
61. Dans SOS, je ne me souviens jamais si tu es trois courts ou trois longs
62. pris sur le vif, oh !
63. Histoires d’O
64. Tiens, la raison 63 ferait un titre intéressant. A noter.
65. Dans « le cinéma », Boris Vian se souvient des histoires de « covebois », accentué sur le premier O « cóve-boi »
66. O, c’est souvent l’organisation ou l’observatoire, dans les sigles.
67. pas moche, ahuri
68. « ornithorynque » est souvent cité comme exemple de mot abscond, mais surtout à cause du TH et du Y.
69. tu fonds comme un bonbon !
70. La ruée vers l’O
71. o-ligarque mais pas seulement
72. O comme Oscar, le squelette sur lequel on apprend l’anatomie.
73. lâche-moi les baskets, oh !
74. oser
75. tu es fermé, des fois. sauf pour les méridionaux.
76. O interdit (porno, no way)
77. Die Marquise von O, voir raison 64
78. Son gros rototo
79. A quand la pompe à O ?
80. Relire les 79 raisons qui précèdent plutôt que d’écrire directement la suivante ?
81. Finalement non.
82. Obnubilé rappelle « Homme nu bilé »
83. tu es la seule voyelle de MOT.
84. pourquoi sonnes-tu masculin malgré tout ?
85. tu disparais dans l’ « œil » alors que c’est le E qui est dans l’O
86. j’ai connu une Ornella
87. « demain j’enlève le bas »
88. indispensable… « frufru, fru, par sn jupn, la femme, de l’hmme truble l’âme » n’aurait jamais eu de succès.
89. vert d’O est une couleur indéfinissable mais très douce.
90. le O latin se prononce pareil dans toutes les langues de ma connaissance. Mais j’en connais peu.
91. Un orme est soporifique, son O est un bâillement.
92. plic ploc
93. pour ôter, tu mets bizarrement ton chapeau
94. au trot, au galop.
95. de protestation, parce qu’on n’a pas envie.
96. o-nirique…
97. que d’eau, que d’eau, Queneau !
98. l’ouverture
99. et hop !

mercredi 2 février 2011

Transduction de Ponge (Sandrine n°2)


L'original, plus légumineux qu'herbu, est .

Fumer un pétard

Fumer un pétard de bonne qualité est un plaisir de choix.
Entre le gras de l’index et la pointe du majeur qui dominent les autres doigts recourbés, l'on saisit — après l'avoir humecté — par le bout le plus fin ce cône de papier que l'on tire à sa bouche pour l’allumer.
L'opération facile laisse, quand on a réussi à la parfaire sans s'y reprendre à trop de fois, une impression de satisfaction indicible.
Le léger parfum qu’exhale la première bouffée en s’échappant est doux à la narine, et la découverte de la volute comestible réjouissante.
Il semble, à reconnaître la perfection de la beu nue, sa différence, sa ressemblance, sa surprise — et la facilité de l'opération — que l'on ait accompli là quelque chose d’interdit, dès longtemps décrié et réprouvé, que l'on a eu toutefois le mérite d'exaucer.

C'est pourquoi je n'en dirai pas plus, au risque de sembler me satisfaire d'un ouvrage trop simple. Il ne me fallait — en quelques phrases sans effort — que déshabiller mon sujet, en en contournant strictement la forme : la laissant intacte mais impolie, honnie et toute prête à subir comme à procurer les délices de sa consom­mation.
...Cet apprivoisement de l’herbe par son traitement par un peu de tabac blond durant vingt secondes, c'est assez curieux (mais justement tandis que j'écris des joints attendent — il est une heure du matin — d’être roulés devant moi).

Il vaut mieux, m'a-t-on dit, que la beu soit bien sèche, âpre : pas obligatoire mais c'est mieux.
Une sorte de vacarme se fait entendre, celui des pas des parents dans l’escalier. Ils sont en colère, au moins au comble de l'in­quiétude. L’herbe se déperd furieusement en vapeurs, roussit, grille aussitôt, pfutte, tsitte : enfin, très vite planquée sous le canapé.
Mon joint, plongé là-dessous, est secoué de soubresauts, bousculé, injurié, imprégné jusqu'à la moelle de la réprobation parentale.
Sans doute la colère de la mère n'est-elle pas à son pro­pos, mais il en supporte l'effet — et ne pouvant se déprendre de ce milieu, il s'en trouve profondément modifié (j'allais écrire s'écrase...).
Finalement, il y est laissé pour mort, ou du moins très abimé. Si sa forme en réchappe (ce qui n'est pas toujours), il est devenue mou, racorni. Toute acidité a disparu de son mélange : on lui trouve un drôle de goût.
Sa feuille s'est aussi rapidement différenciée : il faut l'ôter (elle n'est plus bonne à rien), et la jeter aux ordures...
Reste ce bloc friable et savoureux, — qui prête moins qu'à d'abord vivre, ensuite à philosopher.

In, « Illicites »

Transduction de la pomme de terre de Ponge (Sandrine)


L'original est ici.

Enfiler un bas

Enfiler un bas résille de bonne qualité est un plaisir de choix.
Entre le gras du pouce et la pointe de l’index tendu vers les autres doigts de la même main, l'on saisit — après l'avoir roulé — par l'un de ses élastiques ce rêche et fin tissu que l'on tire à soi pour le rapprocher de la chair appétissante du bout de sa jambe galbée.
L'opération facile laisse, quand on a réussi à la parfaire sans s'y reprendre à trop de fois, une impression de satisfaction indicible.
Le léger bruit que fait le tissu du collant est doux à l'oreille, et l'ajustement de la couture sur le gros orteil réjouissante.
Il semble, à reconnaître la perfection du pied gainé, sa différence, sa ressemblance, sa surprise — et la facilité de l'opération — que l'on ait accompli là quelque chose de juste, dès longtemps prévu et souhaité par la nature, que l'on a eu toutefois le mérite d'exaucer.

C'est pourquoi je n'en dirai pas plus, au risque de sembler me satisfaire d'un ouvrage trop simple. Il ne me fallait — en quelques phrases sans effort — qu’habiller mon sujet, en en contournant strictement la forme : la laissant intacte mais jolie, brillante et toute prête à subir comme à procurer les délices de sa consom­mation.
...Cet apprivoisement du bas par son enfilage au pied durant quelques secondes, c'est assez curieux (mais justement tandis que j'écris des résilles luisent— il est une heure du matin — sur le lit devant moi).

Il vaut mieux, m'a-t-on dit, que le pied soit verni, rouge : pas obligatoire mais c'est mieux.
Une sorte de vacarme se fait entendre, celui du sang qui bout. L’homme est en attente, au moins au comble de l’excitation. Il se déperd furieusement en vapeurs, bave, vrille aussitôt, pfutte, tsitte : enfin, très agité sur ces char­bons ardents.
Mes bas, épousant la peau, sont secoués de soubresauts, bousculés, injuriés, imprégnés jusqu'à la fibre.
Sans doute l’attente de l'homme n'est-elle pas à leur pro­pos, mais ils en supportent l'effet — et ne pouvant se déprendre de ce milieu, ils s'en trouvent profondément modifiés (j'allais écrire s'entrouvrent...).
Finalement, ils y sont laissés pour morts, ou du moins très fatigués. Si leur forme en réchappe (ce qui n'est pas toujours), ils sont devenus lâches, dociles. Toute élasticité a disparu de leur matière : on leur trouve bon goût.
Leur tissage s'est aussi rapidement différencié : il faut l'ôter (il n'est plus bon à rien), et le jeter à travers la pièce...
Reste cette chair malléable et savoureuse, — qui prête moins qu'à d'abord vivre, ensuite à philosopher.

In, « Tissus»