jeudi 25 juin 2009

Variations Grand-Singe/Français du Dormeur du Val (Sandrine)


La version grand-singe du Dormeur du Val a servi de texte de référence à une première traduction mot-à-mot vers le français (a). Ce nouveau texte a ensuite été farci de mots jusqu'à en faire une sorte de poème en français (b). A partir de ce nouveau "poème", un texte en prose (c) a vu le jour, lui aussi farci, avec de moins en moins de retenue.


--- (a: la traduction grand-singe/français, mot-à-mot)


Garçon se coucher dans vallée


Dans vert creux rivière chante
Monter beaucoup branches voir étrange peau homme blanc
Doré ; soleil montagne sommet
Brillant : petit vallée nombreux étoiles à terre.

Garçon guerrier, bouche grand trou, tête non pierre fruit dehors
Droit cou dans bleu froid
Bien se coucher à terre dans feuillage maison lune, maison soleil
Non sang rouge dans maison verte, lumière pluie pluie.

Lui pied dans long beaucoup fleurs-lances plat se coucher.Bien bouche tordue
Bien bouche tordue petit garçon malade, plat se coucher.
Beaucoup forêts chante lui chaud : lui très froid.

Silencieux nez ;

Plat se coucher dans soleil, main dans non-dos,
Visage vide. Voir rouge beaucoup trous dans côté droite.

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(b: nouveau poème "farci")


Le garçon allongé dans la vallée

Dans le vert creux d’une rivière il chante
Il monte sur beaucoup de branches pour voir l’étrange peau d’un homme blanc
Dorée ; le soleil montagneux est au sommet
Brillant : le petit de la vallée a de nombreuses étoiles à terre.

Le garçon se rêve guerrier, bouche un grand trou, met sa tête, non, une pierre et un fruit dehors
Le droit de son cou dans son pyjama bleu refroidit
Bien se coucher à terre dans le feuillage, construire une maison-lune, une maison-soleil
Non, le sang semble rouge dans cette maison verte, avec cette lumière de pluie pluie.

Lui, un pied dans le long de beaucoup de fleurs-lances à plat se couche. Bien, la bouche tordue Bien, la bouche tordue d’un petit garçon un peu malade, bien à plat, il faut se coucher.
Nombreuse forêt, chante-lui à chaud : lui, il est très froid.

Silencieux près du nez ;
Son premier plat se couche dans le soleil, tend la main dans son non-dos,
Le visage se vide. Ah, voir rouge à travers beaucoup de trous dans le côté, à droite.

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(c: le texte en prose)


Le garçon qui voulait rester allongé dans la vallée

Dans le vert qui tapisse le creux d’une rivière il chante, et il monte sur beaucoup de branches, pour voir peut-être enfin l’étrange peau du phoque, souvenir d’une histoire racontée par un homme étrangement blanc, à la chevelure dorée. Il est parti tôt ce matin; mais maintenant, le soleil montagneux est au sommet, trop brillant : le petit de la vallée préfère la nuit et son ciel de velours piqueté de nombreuses étoiles qui se réfléchissent sur les cailloux à terre. Le garçon se rêve parfois guerrier des bois et il bouche alors avec un zèle féroce chaque grand trou du chemin, et pour mieux admirer son ouvrage, il pose sa tête sur la roche… ou plutôt, non, il choisit très exactement une pierre précise et dépose délicatement son oreille dessus, comme s’il s’allongeait sur un fruit mûr qui risquait de taler sous la morsure du dehors. Le lobe droit froissé par la pliure de son cou, il transpire dans son pyjama bleu, puis se refroidit bien vite quand il finit par se coucher à terre dans le feuillage, avant de repartir en sautillant construire ce qu’avec ses mots d’enfant, il appelle une maison-lune, ou une maison-soleil. Non, ce n’est plus une cabane qu’il voit, c’est un palais merveilleux ; et le sang des fourmis qu’il écrase semble rouge dans cette maison de feuille verte, avec cette lumière de pluie qui tombe quand il veut… la pluie. Lui, il escalade les branches, un pied dans le long, il saute à terre et se fait un lit de beaucoup de fleurs-lances qu’il dispose à plat et sur lesquelles finalement il se couche. Bien, la bouche tordue, bien, la bouche tordue d’un petit garçon qui oublie un peu dans son jeu qu’il est malade, que les grands lui disent de rester au chaud bien couvert, jusqu’à ce que la courbe sur l’écran de l’appareil à son chevet remonte un peu au lieu de rester à plat, qu’il faut se coucher. Enveloppé de nombreuses forêts, il chante, lui, à tue-tête qu’il fait chaud : car lui, il est certain qu’il n’aura jamais plus ces frissons de quand il fait très froid. Tout est silencieux autour de lui. Du bout du nez, il grimace ; son premier jeu tombe à plat, la prochaine fois, il se couche dans le soleil, c’est promis, et dès qu’il l’aperçoit, il tend la main à la fée qui ne porte rien dans son non-dos, alors le visage de la fée laisse la place à un grand vide. Ah, tiens, le garçon peut d’abord voir un petit point rouge à travers, puis beaucoup de trous s’il incline la tête dans le bon sens, sur le côté, s’il se penche non pas à droite mais au-dessus du gouffre…

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