samedi 6 juin 2009

Inventaire à la Brassens (Sandrine)



Une jolie fleur
deux Auvergnats
trois braves gens qui n’aiment pas que l’on prenne une autre route qu’eux
quatre chansons
un croque-notes
des sabots d’Hélène

un p’tit coin d’paradis

une douzaine de gaillardes se crêpant le chignon un mécréant un pornographe
un nombril de femme de gendarme
une P… de toi
six gorilles
une stance avec un cambrioleur
un Vieux Léon

un autre p’tit coin d’paradis

un bois dont on fait n’importe quoi sauf naturellement les flûtes
la chasse qu'on appelle aux papillons
deux amoureux sur un banc public
un petit cheval dans le mauvais temps une Fernande trois mauvais sujets repentis
un oncle Martin un oncle Gaston
une maîtresse d’école
un pin parasol
une non-demande en mariage
un cocu deux dames du temps jadis trois parapluies un coin pourri du pauvre Paris
deux femmes d’Hector un fossoyeur
une Corne d’aurochs trois Maman Papa deux canes de Jeanne
un verger du roi Louis
un mort pour des idées – c’est bien beau, mais lesquelles ?
un copain d’abord deux copains d’abord trois copains d’abord
un Cupidon qui s’en fout
une ultime libation deux rendez-vous avec vous un ancêtre déçu
une Rue Didot un charme insidieux deux enfants de chœur un roi des cons deux grands chênes trois ricochets
un accordéon dans les vignes du seigneur
une poupée qui ferme les yeux quand on la touche un vrai faussaire une casseuse une petite marguerite tombée du bréviaire de l’abbé
un blase inconnu dans un ex-voto un pétale de scandale sur l’autel
deux Tonton Nestor
un pont qu’il suffit de passer un petit joueur de flûteau un des quatre bacheliers un boulevard du temps qui passe
un pluriel qui ne vaut rien à l’homme
une trompette de la renommée
un blanchi sous le harnais
une brave Margot
une marche nuptiale
une Fanchon-la-cousette
et...

cinq ou six p’tits coin d’paradis

un imbécile heureux d’être né quelque part
un heureux qui comme Ulysse
une veille, bon dieu, de mes adieux
deux noms au bas d’un parchemin
dix-sept premiers cotillons venus un Bonhomme qui va mourir de mort naturelle
un paysage avec beaucoup d'herbe verte dedans
une vache de bourgeois
un vingt-deux septembre
deux belles nymphes du ruisseau trois Pénélope un pied de grue
un Saturne qui préside aux choses du temps
un Petit Verglas
un vent fripon
un bois de mon cœur un rouge tablier un qui a mal tourné une Colombine
deux tempêtes dans un bénitier trois mauvaises herbes qu’on ne rumine ni ne met en gerbe douze messes sans le latin mille et une traîtresses trente-deux aveugles bien entendu six fêtes charnelles cinq accroche-cœurs dix impotents et ventripotents sept dragons de vertu deux poings sur la gueule sauf le respect que je vous dois dix je vous salue Marie trente à quatre-vingt-quinze pourcents.

et...

plusieurs p’tits coins d’paradis.

1 commentaire:

Cid Larsen a dit…

Que du bonheur ! quelle émotion ... j'adore. Acid