dimanche 4 janvier 2009

Homophonie approximative (Cécile)


Le clavecin bien trempé, hommage à François Caradec.



Fous le camp, jeune pourri, boucher de malheur !



Je m’appelle Giovanni Faulk, longtemps je me suis couché de bonne heure : je travaille au péage de Milan Nord, je suis du matin. Mais là, c’est exceptionnel, je travaille le soir. Bon sang, je me suis coupé du bonheur, avec ces horaires inhumains. Lassitude infinie des autoroutes du matin, l’oubli rance du sourire entrevu au petit jour, sous les draps plissés. Sale temps, je suis mal emmanché, quel malheur. Je vois trop grand, je vois trop petit. Seul dans mon lit depuis six mois. Seul dans la cuisine face à la Bialetti qui crachotte. Bon sang, je me suis coupé le majeur. Ça pisse le sang sur ma tartine, et pour parfaire le tout, marrant, je me suis tranché trop de beurre. Sale journée. Sale équipe. Attends, il me suit, le boucher de cinq heures, le contrôleur de Cesto San Giovanni, et, marchand, il me crie : « Retranché des meneurs ». Qu’est-ce qu’il veut dire ? Il s’est infusé Léopardi ? C’est un jaune, et moi, un rouge, un de Garibaldi. Il va me proposer un échange. Mais tant que je suis là, je me fais pas blouser, l’erreur ! On sent que je ne suis pas des leurs. Longtemps, je me suis montré débonnaire. Mais c’est fini ! Forza !

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