lundi 24 novembre 2008

Traduction monovocalique en "e" de Brise Marine (Ande)



Vent Frêle

Le chêne est vert, bref ! Et certes, je vends mes restes.
Céder ! Près de céder ! Je sens que des membres sont éméchés
D'être entre les brèches secrètes et les ténèbres !
Secs, et les cléments êtres reflétés et les lèvres
Ne peuvent reprendre ces ventres, d’entre les mères se trempent
Eh ténèbres! Et les tempêtes désertent mes sens
Et les belles lettres, les terres défendent
Et les femmes frêles bercent leur être.
Je reste ! Serfs blessent tes rêves,
Lèvent l'encre des exégèses célèbres !
Des têtes descellées par les fermes remèdes,
Servent ensemble les spectres désespérés !
Et, des êtres, de fer, crèvent les tempêtes
Jettent des espèces de vents et penchent, les pertes
Versées, mentent, mentent, et frêles cervelles...
Et, mes tempes, entendent les lentes crécelles !

Brise Marine

La chair est triste, hélas! Et j'ai lu tous les livres.
Fuir! Là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! Ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!


Stéphane Mallarmé

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