"La nuit... Quand nous
aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu,
il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir,
regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au
plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle
soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère,
c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la
mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne
s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps.
Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus,
s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière."
Un jour,
lorsque j’aurais fermé le bec de cygne,
Je pourrais
écouter l’eau couler en moi.
Lorsqu’il y
a l’eau qui ruisselle,
L’eau n’a
plus d’importance en soi.
L’eau
vivifie.
Ce matin,
entends la terre qui chante
Ses venelles
confidentielles pour tous !
Elle a
planté ses racines de rouvre,
Avec de
sobres écussons aux bords grignotés.
Elle
réchauffe.
Evidemment,
je suffoque un peu, je m’enferme,
C’est le
temps du labeur, de la mise à l’ouvrage !
L’océan est
présent dans ma conscience,
Mais la
terre est bien ancrée dans une actualité brulante.
Je m’attends
à reprendre les affaires dans l’instant, précipitamment.
Regarde ses
armoiries, que l’on imagine accrochées aux chênes,
On les
perçoit, elles disparaissent, s’envolent avec le vent de l’automne,
S’il faut
accorder du crédit aux saisons et au temps des conserves.
Je m’oublie
un moment dans un songe …
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