mardi 10 décembre 2013

Pantoum Turquoise (Estelle)



1
Turquoise est cette nuit, le vent, glacé
Je me calfeutre dans la chambre, inerte ;
Assoupie, l’oreiller foncé froissé,
Sous mon front chaud, abrite un songe alerte.

2
Je me calfeutre dans la chambre, inerte
Silence bleu faïence d’un galet ;
Sous mon front chaud qu’abrite un songe alerte,
J’attends le printemps et l’oiseau violet.

3
Silence bleu faïence d’un galet
Caressé par l’écume ; emmitouflée ;
J’attends le printemps et l’oiseau violet
Les lèvres par le vent,  gercées, giflées

4
Caressée par l’écume ; emmitouflée
La fenêtre fermée nuit sans nectar.
Les lèvres par le vent gercées giflées
La dune de l’été n’est nulle part.

5
La fenêtre fermée nuit sans nectar
Les volets sont baissés tiédeur ambrée.
La dune de l’été n’est nulle part
Le cœur peu irrigué, la peau marbrée,

6
Les volets sont baissés tiédeur ambrée
Dans cet air confiné matelassé.
Le cœur peu irrigué, la peau marbrée
Turquoise est cette nuit, le vent glacé.

dimanche 8 décembre 2013

Pantoum à Rolihlahla (Sandrine)




Et Madiba s’en est allé
Vingt-sept ans au fond d’un cachot
Mourir pour une idée clamée
Le poing du monde serré haut

Vingt-sept ans au fond d’un cachot
Etre blanc ou noir ou bien fou
Le poing du monde serré haut
Une lumière au fond d’un trou

Etre blanc ou noir ou bien fou
Quand le silence autour tue
Une lumière au fond d’un trou
Des enfants pleurent dans la rue

Quand le silence autour tue
La planche à billets grince fort
Des enfants pleurent dans la rue
Sous les plumes le bourreau dort

La planche à billets grince fort
Eclat d’obus éclat de rire
Sous les plumes le bourreau dort
Soweto ne veut pas mourir

Eclat d’obus éclat de rire
Un arc-en ciel dans la vallée
Soweto ne veut pas mourir
Et Madiba s’en est allé