Petits, tout petits pas
Le pas du faux-filet
A l’anglaise
Les talons
Marquent marquent la mesure
Rayent raillent
Le parquet du vice
Froufrou rouge du jupon
En frôlement du pantalon
Les talons cliquettent
Cliquettent sur le bois clair
De jambes qui s’élancent, s’enlacent
Pour lui le cheveu plaqué
Corset de cirage enserre le cuir du crâne
comme de la chaussure
Regard d’un œil crevé tourné
Vers ailleurs
Dans la musique
Cette putain de portée
La flûte qui grince
Soulève
Elle
Virevolte au sol
Le froufrou frôle
Le froufrou le ramène
Au creux de l’étoffe
Dont on fait les cliquetis musicaux
Elle s’arque boute sous la morsure du saxo
Qui veut la pénétrer
Son sexe se fait laiton
Il perd
pied
Dégouline roule le long de son col
Amidon
Les talons cliquettent
Les semelles se détachent des corps
S’échappent
L’espoir d’un piano
Blanc noir
Noir noir blanc
Note-ecchymose
Le vent n’a pas de couleur
Le rythme trépane
Et transporte
Quand la transe se fait devoir
Le parquet s’efface
Sous le cliquetis
Incessant rituel d’éternité
Tombent aussi les murs, aussi tombent
De craie, retourne à la craie
Crisse et hurle
Les rideaux s’enflamment
Les vitres, le miroir sardoniques
Les éclats d’un rire en zébrures
Rien ne sert de se débattre
Ce bois sera bûcher
Les talons entêtants d’une elle au passé
Il tourne
Gémit du violon
Craque la corde, sa dernière
Envolée
Elle geint
Bruit de gorge pour l’Humanité qui fait comme
si de rien
Pourquoi les trains suivent leurs rails
Les montrent décomptent le tempo pour quoi
Griffure et sang
Encornée sur un manège infernal
Le froufrou écartelé
Lui aveuglé par le cuivre
Oua oua se désosse
La chair infusée
Flammes Flammes
Deux petits, tout petits tas
De cendres
1 commentaire:
Olé oh la la... On y est à nouveau avec toi, quel plaisir de te relire! Toujours une petite histoire à nous raconter, cette fois d'amour et de mort. olé! ccid
Enregistrer un commentaire